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J’annonce fièrement mon soutien à l’appel à la grève générale et appelle le peuple à se regrouper en masse pour la liberté et l’égalité des droits. L’unité et le regroupement du peuple du Kurdistan le 28 Mordad (19 août) peut être une importante preuve du rejet de masse du régime de terreur, de torture et d’exécution. En fermant les lieux de travail et les écoles, ou en protestant dans les rues et les allées, par tous les moyens possibles, nous devons montrer notre opposition. Et sur la base des déclarations dans les usines, les universités et dans la société, déclarer que nous ne voulons pas de la République Islamique, quelque soit sa forme ou sa couleur.
Pourtant cette question reste dans l’esprit de la jeune génération qui a été informée et touchée de façon erronée par le ministère de culture et autres propagandes : que s’est-il passé au Kurdistan ? Pourquoi le peuple du Kurdistan lutte-t-il contre le régime ? Pendant toutes ces années, les médias du régime et les partis de droite dans la société ont tenté de montrer l’image du peuple du Kurdistan comme un groupe de sépartistes, anti-République Islamique et de meurtiers. Dans cet article, je vais tenté de donner une image du vrai Kurdistan et de la catastrophe humaine du 28 Mordad (19 août) et ensuite, je continerai mon article sur la base des déclarations et mémoires de mes amis qui y étaient pendant le combat : Mohammad Asengaran, Selam Zaiji, Hosain Moradbaigi, Salah Irandoost et Ebrahim Alizadeh …
Le 28 Mordad (19 août), Khomeini a ordonné d’attaquer le Kurdistan. Cette attaque n’était pas seulement une attaque contre le Kurdistan, mais une attaque contre les réalisations du peuple civilisé durant la révolution de 1357 (1978). L’attaque contre les revendications fondamentales du peuple en 1357 (1978) a commencé depuis le Kurdistan. Après l’effondrement du régime du Shah, le courant islamique mené par Khomeini en 1357 a , en l’absence de partis et d’avant-gardes radicaux, pris le pouvoir et a commencé à réprimer ceux qui s’opposaient au régime. A ce moment, ce nouveau gouvernement, qui avait pris le pouvoir grâce à une situation exceptionnelle, avait besoin de se renforcer.Aussi, le projet d’infliger une défaite aux masses révolutionnaires par une “contre-révolution islamique” était dans l’agenda de Khomeini et des théoriciens du régime.
Ils n’avaient pas d’autres solutions que de tuer et de détruire les forces politiques radicales. Et pour y arriver, il fallait reconstruire les forces de répression comme la SAVAK (une milice comparable aux bassidji à l’époque du Shah), les forces armées, etc. Les sentinelles armées et le ministère de la sécurité ont été construits lors des premières années et cela grâce au travail acharné des “réformistes” d’aujourd’hui comme Moussavi, Ganji, Sazegara et Hajjarian. Et parmi toutes ces forces répressives, et d’autres comme le Bassidj, Komaite, etc., ont été armées et se tenaient prêtes à s’opposer au peuple dans les allées et dans les rues. A cette époque, le cœur de la révolution continuait de battre et le peuple espérait que tout ce qu’il avait subi, tous les combats et les souffrances du temps du régime du Shah étaient terminés. Les gens continuaient à se rassembler dans les allées et les rues et parlaient de leurs revendications, goutaient la liberté, les droits égaux, la fierté, etc. C’est à cette époque que les voyous brutaux du Hezbollah ont eu l’ordre de jeter de l’acide sur les gens pour briser leurs espoirs et leur pouvoir. Cependant, à partir de ce moment, le Kurdistan prenait une autre voie.
Dans toutes les villes du Kurdistan, les forces politiques et parmi elles de célèbres dirigeants comme Sedigh Kamangar, Jafar Shahidi et Fouad Mostafa Soltani(qui tous seront tués plus tard) s’opposaient fortement aux idées politiques des dirigeants islamiques et le faisaient savoir. Dans ce contexte, le Kurdistan était dirigé par deux groupes différents : Komala et les démocrates (NDT : il s’agit du PDKI, Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran, parti nationaliste kurde). Dans le sud du Kurdistan et la capitale Sanandaj, des groupes et conseils de base étaient organisés, comme celui des défenseurs de la liberté et de la révolution, celui des étudiants et des enseignants, etc. A côté du conseil de la ville, des institutions de quartier, différentes organisations et des partis politiques organisaient le peuple et contrôlaient la ville. Dans le nord du Kurdistan cependant, base originelle des démocrates, la puissance était aux mains de ce parti qui avait donné le pouvoir aux anciens, aux mollahs et aux chefs de villages. Dans ces villes, à part pour ceux qui étaient adhérents au PDKI au pouvoir, il n’y avait pas beaucoup d’activités des masses. La situation au Kurdistan, et surout au sud du Kurdistan, n’était peut-être pas très différente de celle d’autres villes d’Iran au début. Mais petit à petit, avec le serrage de vis du gouvernement dans les autres villes, les dirigeants du Kurdistan ont senti le danger.
En plus de cela, les parti de gauche et autres socialistes s’étaient déplacés au Kurdistan depuis tout l’Iran où ils pouvaient continuer leurs activités dans une atmosphère de liberté politique et loin des tensions des forces de sécurité. Cette atmosphère de liberté politique, liée au développement de partis communistes et socialistes, de l’anti-capitalisme et du rejet de la religion, rendait la République Islamique et les partis de droite furieux. De nombreuses publications avait la possibilité d’y être éditées et on trouvait partout les locaux de différents partis. Le peuple s’organisait et décidait lui-même dans différents groupes et partis. Cette atmosphère avait atteint un tel point que les forces politiques du Kurdistan commençaient à chanter “Autonomie”.
Ce slogan ne signifiait pas l’aspiration d’une séparation de l’Iran, mais était utilisé pour chasser les forces de la sécurité et de l’armée du régime, pour que le Kurdistan soit contrôlé par le peuple et permettre l’activité politique dans une atmosphère libre.
Cette situation au Kurdistan rendait la République Islamique si furieuse que les autorités ont décidé d’une énorme réaction pour prendre le contrôle des villes et de la région. Dans ce cadre, la décision de Khomeini fut d’attaquer le Kurdistan, et finalement Banisadr donnait l’ordre suivant aux soldats de la République Islamique : “de retirez pas vos bottes avant la répression totale du Kurdistan”. C’est là que Khomeini ordonna le Djihad contre le peuple du Kurdistan, le 27 Mordad (18 août).
L’attaque du Kurdistan
Le lendemain de l’ordre de Khomeini, le 28 Mordad (19 août), la ville de Pawa dans la province de Kermanshah fut témoin de la première attaque militaire. Les brutes du régime, de différentes couleurs, l’armée, la gendarmerie, le bassidj, Komaite, le Hezbollah, etc…, attaquaient le Kurdistan. Le peuple du Kurdistan était sous le feu de mortiers, de tanks, de mitraillettes et de canons, depuis la terre et le ciel.
Mais le peuple ne s’est pas rendu et courageusement, de façon organisée (par les forces politiques comme Komala et le PDKI, et dans une moindre mesure par des partis comme les Fedayins-minorité, Paikar et Razmadegan) résistait face aux canons, aux chars et aux forces armées de la République Islamique. Partout dans les villes et les villages, les allées et les marchés, il y avait des fusillades où, vieux et jeunes, hommes et femmes, se battaient courageusement contre les forces de Khomeini.
Ces moments sont, pour le peuple du Kurdistan, remplis de fières mémoires des plus courageux enfants du vent et du soleil qui ne seront jamais oubliés. La perte de tant de vies et les agressions sauvages du régime contre les maisons et des gens sans défense ont poussé les forces politiques qui luttaient dans ces villes de prendre la décision de mener le combat hors des villes et des villages, depuis les hautes régions montagneuses, pour que cessent les massacres et éviter de nouvelles pertes humaines. Cette décision fut prise alors que ces groupes pouvaient compter sur des combattants, les persgmargas (”ceux qui meurent avant les autres”).
A ce moment, Khalkhali a reçu l’ordre de Khomeinei d’aller au Kurdistan, et, lors de procès des “tribunaux du désert” de quelques minutes, d’exécuter les jeunes révolutionnaires par groupes, sans même leur donner la possibilité de se défendre. La première exécution a eu lieu dans la ville de Pawa, où deux de nos bons amis, Bahman Ezati et le docteur Rashwand Sardari, qui étaient venus depuis Kermanshah pour aider le peuple, furent arrêtés et exécutés peu après.
Le 28 mordad (19 août), dans la prison Dizel de Kermanshah, onze personnes furent exécutées : Abdullah Noori, Hooshang Azizi, Mahmud Mahmudi, Yadollah Mahmudi, Hosain Shaibani, Hormoz Gorji Baiani, Mozafar Fatahi, Mohammad Ezati, Mohammad Azizi, Azarnoosh Mahdavian et Asghar Behbood.
Le 29 Mordad (20 août), sept autres personnes furent exécutées à Pawa : Haji Afrasiab, Abdulwahab Malak Shahi, Emadodin Naseri, Abdul Karim Karimi, Mohammad Naghshbandi, Aziz Moradm et Morad Zolfaghari.
A Mariwan, neuf personnes : Hosain Mostafa Soltani, Amin Mostafa Soltani, Ahmad Pir Khezri (employé de l’hôpital), Hosain Pir Khezri (enseignant), Faigh Azizi (membre du conseil de Mariwan), Ali Daastan (Pershmarga), Bahman Akhzari (docteur et caméraman), Jalal Nasimi et Ahmad Ghaderzadeh,tous ont été fusillés.
Le 5 Shahrivar 1358 (27 août 1979), 11 personnes, dans un moment historique, furent fusillées à l’aéroport de Sanandaj. Dans ce drame humain se trouvait notre cher ami Ahsan Nahid (étudiant de l’université polytechnique), qui, blessé au pied, a été tué par balles sur sur sa civière.
La liste des onze tués de Sanandaj est la suivante : Hasan Nahid, Shahriar Nahid, Jamil Yakhchali, Naser Salimi, Abdulah Fooladi, Mozafar Niazman, Siroos Manoochehri, Asghar Mobseri, Mozafar Rahimi, Eisa Pirvali, et Atta Zandi.
Khalil Bahrali, journaliste à Ettelaat, écrivait alors : “‘L’ayatollah Khalkhali est arrivé hier à Saqez et, à la brigade de Saqez, a ouvert son tribunal du désert pour enquêter sur l’affaire des personnes arrêtées responsables des troubles à Saqez et de l’attaque de la brigade de Saqez et du bataillon de Sanandaj et Kermanshah. Dans cette audience, il a enquêté sur les crimes de 20 officiers, officiers gradés et civils. Certains officiers n’étaient pas présents à leurs postes lorsque la garnison a été attaquée et sont donc coupables de coopération avec les attaquants”.
La liste des fusillés est la suivante : Ahmad Saeedi, Ghader Bahador, Ghader Khatibi, Mohmmad Pamiri, Naser Haddadi, Rasool Amini, Mohammad Ghafari, Naji Khorshidi, Karim Rezai, tous officiers ; et pour les civils : Anwar Ardalan, Saifollah Faizi, Ali Fkhraie, Abdullah Bahrami, Syed Hasan Ahadi, Mohammad Darvish Nagharei, Karim Shiryani, Aboobakr Samadi,Ahmad Moghdam et Jalil Jamalzadeh.L’exécution a eu lieu à Saqez.
Pendant ces massacres et exécutions par groupes de militants politiques et de révolutionnaires du Kurdistan, le peuple de Mariwan a mené une grande action qui ne sera pas effacée de l’histoire. L’été 1358 (1979), le peuple révolutionnaire de Mariwan, du 30 tir au 13 mordad, a quitté dans l’unité et en masse la ville pour montrer son opposition aux crimes de la République Islamique et s’est installé dans un campement à douze kilomètres. Ce campement est devenu le centre de la résistance politique et révolutionnaire, et a attiré l’attention de toute la population du Kurdistan et d’Iran et même du monde entier.
Pour défendre et soutenir le peuple de Mariwan, de grandes manifestations ont eu lieu à Baanah et à Sanandaj, organisée par la population de ces villes. Chaque jours, des milliers de personnes parcouraient 18 kilomètres en chantant des slogans révolutionnaires et attiraient l’attention du monde entier. La dimension des protestations populaires à Mariwan était telle que mêmes les villes d’Iran les plus éloignées, comme Sistan va Ballochestan, envoyaient leurs messages de soutien. Ce départ de la population de Mariwan fut le point de convergence du peuple du Kurdistan dans son opposition aux politiques répressives de ceux qui soutenaient la République Islamique.
Fowad Mostafa Soltani,un dirigeant et un visage célèbre de Komala et du mouvement au Kurdistan, joua un rôle-clef dans l’organisation du peuple révolutionnaire de Mariwan et de son départ héroïque vers le campement. Il défendait les revendications de la population de Mariwan et l’aidait à porter sa voix vers les autres régions du Kurdistan et d’Iran.
Cette année et en mémoire du départ historique du peuple combattant de Mariwan, nous nous rappelons de tous les combats de la population révolutionnaire de Mariwan et aussi , de Fowad Mostafa Soltani, notre ami mort, parce qu’il avait fièrement écrit une page en or de l’histoire, du mouvement et des revendications du peuple du Kurdistan.
La résistance héroïque du peuple du Kurdistan a causé une défaite majeure à la République Islamique. La perte était si immense qu’après deux mois et quelques jours, ils ont dû retirer leurs forces défaites qui souffraient du manque d’organisation. Cette défaite et ce retrait ont fait que Khomeini a dû envoyer un message de compromis au peuple du Kurdistan. Il était clair pour Komala et les partis de gauche que c’était seulement pour renouveler ses forces et se préparer à l’attaque finale. A ce moment, un “cessez-le-feu” était annoncé et les discussions entre partis ont affecté l’atmosphère politique du Kurdistan.
Un conseil, appelé “conseil représentatif des kurdes”, fut formé pour discuter des questions et des problèmes du peuple du Kurdistan avec les représentants envoyés par le gouvernement. Pendant ces jours-là, les autorités gouvernementales venaient les unes après les autres au Kurdistan pour en prendre le contrôle d’une façon ou d’une autre. Les tentatives de ce comité de perdre du temps et de discuter avec le PDKI étaient allées si loin que le 4 Azar 1358, il annonçait dans un communiqué officiel :
” A l’Imam Khomaini, Leader suprême d’Iran
Alors que certains groupes essayent de forcer à une guerre fratricide le peuple du Kurdistan, l’Imam, dans un message du 26 asaban 1358, nous a invité et nous a donné l’espoir d’une solution au problème du Kurdistan par la discussion. Nous avons accepté son invitation et annoncé un “cessez-le-feu”. Maintenant, c’est aux dirigeants d’Iran de décider.”
C’est exactement à ce moment que le Hezb Toudeh (parti “pro-soviétique”) et les Fedayins (majorité) qui pédalaient en faveur de Khomeini et traitaient le peuple du Kurdistan de “traitres” et de “serviteurs des USA”, annonçaient que pour prendre le contrôle du Kurdistan l’armée de Sepah devait être fortement équipée et armée.
Les Mojahedine Khalgh (Moudjahdines du Peuple), qui croyaient à cette époque à la direction de Khomeini, dans un communiqué du 26 Aaban, se positionnaient avec la République Islamique et contre le peuple du Kurdistan, et dans une lettre à Khomeini du mois d’Isfan 1359, ils écrivaient : “Ayatollah, comme vous le savez, les Moudjahdines n’ont jamais participé à aucun conflit interne, et nous croyons non seulement que la solution militaire n’est pas une réponse juste à une telle situation, mais nous sommes aussi certains qu’elle ne mettra pas fin à cette agitation ou menacera l’unité et l’intégrité de notre patrie. Aussi, sur la base de la déclaration du 26 Abban, vous prenez en compte la situation au Kurdistan. Nous promettons, après avoir offert des droits justes au peuple du Kurdistan et tracé la frontière entre ceux qui sont avec nous et ceux qui sont contre nous, que nous combattrons tous ceux qui tenterons de perturber l’intégrité de la patrie et l’indépendance du pays.”
Dans ce contexte, à part les groupes d’extrême-gauche (Komala, Paykar, Razmandegan et Fedayin-minorité), toutes les autres forces politiques se sont positionnées du côté de la république Islamique ou, comme le PDKI, attendaient d’être impliquées dans le pouvoir. Mais la République Islamique, après le temps de la discussion inutile avec le “conseil représentatif des kurdes”, annonça qu’elle ne reconnaissait pas ce conseil et qu’en conséquence toutes les discussions et tous les accords mutuels étaient abrogés. Les deux camps devaient se préparer à se faire de nouveau face dans l’avenir. Le régime commença rapidement à renforcer les garbisons et les bases militaires dans les zones sous son contrôle et avec l’aide de ses soutiens (Toudeh, Fedayin-majorité et Moudjahdines) se préparait à l’attaque finale.
De l’autre côté, les groupes et partis d’extrême-gauche, sous la direction de Komala, commençaient à informer le peuple et l’appelaient à s’organiser et à se renforcer. Dans ce contexte, le PDKI cherchait toujours la discussion et le compromis avec les autorités et traitait Komala et les organisations qui aidaient Komala de bellicistes et d’agressifs.
Le 12 Farvardin 1359, Banisadr ordonna à toute l’armée et aux forces armées de ne pas retirer leurs bottes avant la fin de la répression totale des groupes “anti-islamiques” et armés du Kurdistan. Suite à cet ordre, Sanandaj fut la première ville attaquée par les forces armées d’Iran. Les troupes de la République Islamique du sud du Kurdistan et de Kermanshah se dirigeaient toutes vers les portes de Sanandaj. La population de Sanandaj, par la grève et en s’asseyant devant les entrées de la ville et à l’aéroport, a stoppé l’entrée des troupes. Ces troupes avaient annoncé au début être simplement en route vers la frontière occidentale de l’Iran et qu’elles ne prévoyaient pas d’attaques contre la ville, mais des groupes informés comme Komala s’opposaient à cette action et déclaraient que le but de cette armée était de réprimer et de tuer la résistance du Kurdistan. Le PDKI, par contre, répétait la déclaration du régime et que ces groupes armés n’attaqueraient pas la ville et ne devaient pas être stoppés. Il a même envoyé certaines de ses forces là où l’armée gouvernementale était basée, et cela a rendu la population tellement en colère que le PDKI a dû rappeler ces forces. Au bout de quelques jours, les forces armées ont commencé un siège de la ville à l’ouest de Samandaj et a affronté Komala et le peuple, alors que les démocrates, chez eux, ne faisaient rien.
La population s’est rassemblée devant le local des démocrates et demandait, s’ils ne voulaient pas aider le peuple sans défense, qu’ils soient désarmés et qu’ils laissent le peuple prendre leurs fusils pour pouvoir combattre contre l’agression. La réaction du peuple a poussé les démocrates à participer avec quelques groupes au combat.
Pendant 24 jours, ce fut une bataille sans interruption à Sanandaj, 1.000 personnes sont mortes et blessées et de très nombreux habitants se retrouvaient sans domicile. 24 jours et nuits où Sanandaj était sous l’attaque des forces armées terrestres et aériennes. Quitter ou entrer dans la ville était très difficile si bien qu’il était impossible d’avoir de l’aide de l’extérieur et des soins médicaux pour les blessés. La situation était telle que les gens ne pouvaient même pas utiliser les tombes pour enterrer le corps de ceux qu’ils aiment et devaient donc les enterrer devant leurs cours, jusqu’à ce qu’au bout de 24 jours, Komala décide de faire sortir ses forces armées de la ville.
Ces 24 journées de combat ont eu lieu sous la direction de Komala et de la résistance du peuple en arme. Le PDKI n’avait joué aucun rôle dans ce combat. Après cette attaque brutale, les forces répressives de la République Islamique prirent la ville.
Après la prise de Sanandaj , les attaques contre les autres villes commencèrent les unes après les autres et après environ un an de batailles et de bains de sang, toutes les villes et plus grandes communes étaient sous le contrôle de la République Islamique.
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- Le désir qui ne mourra jamais. Que s’est-il passé pendant l’été sanglant au Kurdistan ?
J’annonce fièrement mon soutien à l’appel à la grève générale et appelle le peuple à se regrouper en masse pour la liberté et l’égalité des droits. L’unité et le regroupement du peuple du Kurdistan le 28 Mordad (19 août) peut être une importante preuve du rejet de masse du régime de terreur, de torture et d’exécution. En fermant les lieux de travail et les écoles, ou en protestant dans les rues et les allées, par tous les moyens possibles, nous devons montrer notre opposition. Et sur la base des déclarations dans les usines, les universités et dans la société, déclarer que nous ne voulons pas de la République Islamique, quelque soit sa forme ou sa couleur.
Pourtant cette question reste dans l’esprit de la jeune génération qui a été informée et touchée de façon erronée par le ministère de culture et autres propagandes : que s’est-il passé au Kurdistan ? Pourquoi le peuple du Kurdistan lutte-t-il contre le régime ? Pendant toutes ces années, les médias du régime et les partis de droite dans la société ont tenté de montrer l’image du peuple du Kurdistan comme un groupe de sépartistes, anti-République Islamique et de meurtiers. Dans cet article, je vais tenté de donner une image du vrai Kurdistan et de la catastrophe humaine du 28 Mordad (19 août) et ensuite, je continerai mon article sur la base des déclarations et mémoires de mes amis qui y étaient pendant le combat : Mohammad Asengaran, Selam Zaiji, Hosain Moradbaigi, Salah Irandoost et Ebrahim Alizadeh …
Le 28 Mordad (19 août), Khomeini a ordonné d’attaquer le Kurdistan. Cette attaque n’était pas seulement une attaque contre le Kurdistan, mais une attaque contre les réalisations du peuple civilisé durant la révolution de 1357 (1978). L’attaque contre les revendications fondamentales du peuple en 1357 (1978) a commencé depuis le Kurdistan. Après l’effondrement du régime du Shah, le courant islamique mené par Khomeini en 1357 a , en l’absence de partis et d’avant-gardes radicaux, pris le pouvoir et a commencé à réprimer ceux qui s’opposaient au régime. A ce moment, ce nouveau gouvernement, qui avait pris le pouvoir grâce à une situation exceptionnelle, avait besoin de se renforcer.Aussi, le projet d’infliger une défaite aux masses révolutionnaires par une “contre-révolution islamique” était dans l’agenda de Khomeini et des théoriciens du régime.
Ils n’avaient pas d’autres solutions que de tuer et de détruire les forces politiques radicales. Et pour y arriver, il fallait reconstruire les forces de répression comme la SAVAK (une milice comparable aux bassidji à l’époque du Shah), les forces armées, etc. Les sentinelles armées et le ministère de la sécurité ont été construits lors des premières années et cela grâce au travail acharné des “réformistes” d’aujourd’hui comme Moussavi, Ganji, Sazegara et Hajjarian. Et parmi toutes ces forces répressives, et d’autres comme le Bassidj, Komaite, etc., ont été armées et se tenaient prêtes à s’opposer au peuple dans les allées et dans les rues. A cette époque, le cœur de la révolution continuait de battre et le peuple espérait que tout ce qu’il avait subi, tous les combats et les souffrances du temps du régime du Shah étaient terminés. Les gens continuaient à se rassembler dans les allées et les rues et parlaient de leurs revendications, goutaient la liberté, les droits égaux, la fierté, etc. C’est à cette époque que les voyous brutaux du Hezbollah ont eu l’ordre de jeter de l’acide sur les gens pour briser leurs espoirs et leur pouvoir. Cependant, à partir de ce moment, le Kurdistan prenait une autre voie.
Dans toutes les villes du Kurdistan, les forces politiques et parmi elles de célèbres dirigeants comme Sedigh Kamangar, Jafar Shahidi et Fouad Mostafa Soltani(qui tous seront tués plus tard) s’opposaient fortement aux idées politiques des dirigeants islamiques et le faisaient savoir. Dans ce contexte, le Kurdistan était dirigé par deux groupes différents : Komala et les démocrates (NDT : il s’agit du PDKI, Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran, parti nationaliste kurde). Dans le sud du Kurdistan et la capitale Sanandaj, des groupes et conseils de base étaient organisés, comme celui des défenseurs de la liberté et de la révolution, celui des étudiants et des enseignants, etc. A côté du conseil de la ville, des institutions de quartier, différentes organisations et des partis politiques organisaient le peuple et contrôlaient la ville. Dans le nord du Kurdistan cependant, base originelle des démocrates, la puissance était aux mains de ce parti qui avait donné le pouvoir aux anciens, aux mollahs et aux chefs de villages. Dans ces villes, à part pour ceux qui étaient adhérents au PDKI au pouvoir, il n’y avait pas beaucoup d’activités des masses. La situation au Kurdistan, et surout au sud du Kurdistan, n’était peut-être pas très différente de celle d’autres villes d’Iran au début. Mais petit à petit, avec le serrage de vis du gouvernement dans les autres villes, les dirigeants du Kurdistan ont senti le danger.
En plus de cela, les parti de gauche et autres socialistes s’étaient déplacés au Kurdistan depuis tout l’Iran où ils pouvaient continuer leurs activités dans une atmosphère de liberté politique et loin des tensions des forces de sécurité. Cette atmosphère de liberté politique, liée au développement de partis communistes et socialistes, de l’anti-capitalisme et du rejet de la religion, rendait la République Islamique et les partis de droite furieux. De nombreuses publications avait la possibilité d’y être éditées et on trouvait partout les locaux de différents partis. Le peuple s’organisait et décidait lui-même dans différents groupes et partis. Cette atmosphère avait atteint un tel point que les forces politiques du Kurdistan commençaient à chanter “Autonomie”.
Ce slogan ne signifiait pas l’aspiration d’une séparation de l’Iran, mais était utilisé pour chasser les forces de la sécurité et de l’armée du régime, pour que le Kurdistan soit contrôlé par le peuple et permettre l’activité politique dans une atmosphère libre.
Cette situation au Kurdistan rendait la République Islamique si furieuse que les autorités ont décidé d’une énorme réaction pour prendre le contrôle des villes et de la région. Dans ce cadre, la décision de Khomeini fut d’attaquer le Kurdistan, et finalement Banisadr donnait l’ordre suivant aux soldats de la République Islamique : “de retirez pas vos bottes avant la répression totale du Kurdistan”. C’est là que Khomeini ordonna le Djihad contre le peuple du Kurdistan, le 27 Mordad (18 août).
L’attaque du Kurdistan
Le lendemain de l’ordre de Khomeini, le 28 Mordad (19 août), la ville de Pawa dans la province de Kermanshah fut témoin de la première attaque militaire. Les brutes du régime, de différentes couleurs, l’armée, la gendarmerie, le bassidj, Komaite, le Hezbollah, etc…, attaquaient le Kurdistan. Le peuple du Kurdistan était sous le feu de mortiers, de tanks, de mitraillettes et de canons, depuis la terre et le ciel.
Mais le peuple ne s’est pas rendu et courageusement, de façon organisée (par les forces politiques comme Komala et le PDKI, et dans une moindre mesure par des partis comme les Fedayins-minorité, Paikar et Razmadegan) résistait face aux canons, aux chars et aux forces armées de la République Islamique. Partout dans les villes et les villages, les allées et les marchés, il y avait des fusillades où, vieux et jeunes, hommes et femmes, se battaient courageusement contre les forces de Khomeini.
Ces moments sont, pour le peuple du Kurdistan, remplis de fières mémoires des plus courageux enfants du vent et du soleil qui ne seront jamais oubliés. La perte de tant de vies et les agressions sauvages du régime contre les maisons et des gens sans défense ont poussé les forces politiques qui luttaient dans ces villes de prendre la décision de mener le combat hors des villes et des villages, depuis les hautes régions montagneuses, pour que cessent les massacres et éviter de nouvelles pertes humaines. Cette décision fut prise alors que ces groupes pouvaient compter sur des combattants, les persgmargas (”ceux qui meurent avant les autres”).
A ce moment, Khalkhali a reçu l’ordre de Khomeinei d’aller au Kurdistan, et, lors de procès des “tribunaux du désert” de quelques minutes, d’exécuter les jeunes révolutionnaires par groupes, sans même leur donner la possibilité de se défendre. La première exécution a eu lieu dans la ville de Pawa, où deux de nos bons amis, Bahman Ezati et le docteur Rashwand Sardari, qui étaient venus depuis Kermanshah pour aider le peuple, furent arrêtés et exécutés peu après.
Le 28 mordad (19 août), dans la prison Dizel de Kermanshah, onze personnes furent exécutées : Abdullah Noori, Hooshang Azizi, Mahmud Mahmudi, Yadollah Mahmudi, Hosain Shaibani, Hormoz Gorji Baiani, Mozafar Fatahi, Mohammad Ezati, Mohammad Azizi, Azarnoosh Mahdavian et Asghar Behbood.
Le 29 Mordad (20 août), sept autres personnes furent exécutées à Pawa : Haji Afrasiab, Abdulwahab Malak Shahi, Emadodin Naseri, Abdul Karim Karimi, Mohammad Naghshbandi, Aziz Moradm et Morad Zolfaghari.
A Mariwan, neuf personnes : Hosain Mostafa Soltani, Amin Mostafa Soltani, Ahmad Pir Khezri (employé de l’hôpital), Hosain Pir Khezri (enseignant), Faigh Azizi (membre du conseil de Mariwan), Ali Daastan (Pershmarga), Bahman Akhzari (docteur et caméraman), Jalal Nasimi et Ahmad Ghaderzadeh,tous ont été fusillés.
Le 5 Shahrivar 1358 (27 août 1979), 11 personnes, dans un moment historique, furent fusillées à l’aéroport de Sanandaj. Dans ce drame humain se trouvait notre cher ami Ahsan Nahid (étudiant de l’université polytechnique), qui, blessé au pied, a été tué par balles sur sur sa civière.
La liste des onze tués de Sanandaj est la suivante : Hasan Nahid, Shahriar Nahid, Jamil Yakhchali, Naser Salimi, Abdulah Fooladi, Mozafar Niazman, Siroos Manoochehri, Asghar Mobseri, Mozafar Rahimi, Eisa Pirvali, et Atta Zandi.
Khalil Bahrali, journaliste à Ettelaat, écrivait alors : “‘L’ayatollah Khalkhali est arrivé hier à Saqez et, à la brigade de Saqez, a ouvert son tribunal du désert pour enquêter sur l’affaire des personnes arrêtées responsables des troubles à Saqez et de l’attaque de la brigade de Saqez et du bataillon de Sanandaj et Kermanshah. Dans cette audience, il a enquêté sur les crimes de 20 officiers, officiers gradés et civils. Certains officiers n’étaient pas présents à leurs postes lorsque la garnison a été attaquée et sont donc coupables de coopération avec les attaquants”.
La liste des fusillés est la suivante : Ahmad Saeedi, Ghader Bahador, Ghader Khatibi, Mohmmad Pamiri, Naser Haddadi, Rasool Amini, Mohammad Ghafari, Naji Khorshidi, Karim Rezai, tous officiers ; et pour les civils : Anwar Ardalan, Saifollah Faizi, Ali Fkhraie, Abdullah Bahrami, Syed Hasan Ahadi, Mohammad Darvish Nagharei, Karim Shiryani, Aboobakr Samadi,Ahmad Moghdam et Jalil Jamalzadeh.L’exécution a eu lieu à Saqez.
Pendant ces massacres et exécutions par groupes de militants politiques et de révolutionnaires du Kurdistan, le peuple de Mariwan a mené une grande action qui ne sera pas effacée de l’histoire. L’été 1358 (1979), le peuple révolutionnaire de Mariwan, du 30 tir au 13 mordad, a quitté dans l’unité et en masse la ville pour montrer son opposition aux crimes de la République Islamique et s’est installé dans un campement à douze kilomètres. Ce campement est devenu le centre de la résistance politique et révolutionnaire, et a attiré l’attention de toute la population du Kurdistan et d’Iran et même du monde entier.
Pour défendre et soutenir le peuple de Mariwan, de grandes manifestations ont eu lieu à Baanah et à Sanandaj, organisée par la population de ces villes. Chaque jours, des milliers de personnes parcouraient 18 kilomètres en chantant des slogans révolutionnaires et attiraient l’attention du monde entier. La dimension des protestations populaires à Mariwan était telle que mêmes les villes d’Iran les plus éloignées, comme Sistan va Ballochestan, envoyaient leurs messages de soutien. Ce départ de la population de Mariwan fut le point de convergence du peuple du Kurdistan dans son opposition aux politiques répressives de ceux qui soutenaient la République Islamique.
Fowad Mostafa Soltani,un dirigeant et un visage célèbre de Komala et du mouvement au Kurdistan, joua un rôle-clef dans l’organisation du peuple révolutionnaire de Mariwan et de son départ héroïque vers le campement. Il défendait les revendications de la population de Mariwan et l’aidait à porter sa voix vers les autres régions du Kurdistan et d’Iran.
Cette année et en mémoire du départ historique du peuple combattant de Mariwan, nous nous rappelons de tous les combats de la population révolutionnaire de Mariwan et aussi , de Fowad Mostafa Soltani, notre ami mort, parce qu’il avait fièrement écrit une page en or de l’histoire, du mouvement et des revendications du peuple du Kurdistan.
La résistance héroïque du peuple du Kurdistan a causé une défaite majeure à la République Islamique. La perte était si immense qu’après deux mois et quelques jours, ils ont dû retirer leurs forces défaites qui souffraient du manque d’organisation. Cette défaite et ce retrait ont fait que Khomeini a dû envoyer un message de compromis au peuple du Kurdistan. Il était clair pour Komala et les partis de gauche que c’était seulement pour renouveler ses forces et se préparer à l’attaque finale. A ce moment, un “cessez-le-feu” était annoncé et les discussions entre partis ont affecté l’atmosphère politique du Kurdistan.
Un conseil, appelé “conseil représentatif des kurdes”, fut formé pour discuter des questions et des problèmes du peuple du Kurdistan avec les représentants envoyés par le gouvernement. Pendant ces jours-là, les autorités gouvernementales venaient les unes après les autres au Kurdistan pour en prendre le contrôle d’une façon ou d’une autre. Les tentatives de ce comité de perdre du temps et de discuter avec le PDKI étaient allées si loin que le 4 Azar 1358, il annonçait dans un communiqué officiel :
” A l’Imam Khomaini, Leader suprême d’Iran
Alors que certains groupes essayent de forcer à une guerre fratricide le peuple du Kurdistan, l’Imam, dans un message du 26 asaban 1358, nous a invité et nous a donné l’espoir d’une solution au problème du Kurdistan par la discussion. Nous avons accepté son invitation et annoncé un “cessez-le-feu”. Maintenant, c’est aux dirigeants d’Iran de décider.”
C’est exactement à ce moment que le Hezb Toudeh (parti “pro-soviétique”) et les Fedayins (majorité) qui pédalaient en faveur de Khomeini et traitaient le peuple du Kurdistan de “traitres” et de “serviteurs des USA”, annonçaient que pour prendre le contrôle du Kurdistan l’armée de Sepah devait être fortement équipée et armée.
Les Mojahedine Khalgh (Moudjahdines du Peuple), qui croyaient à cette époque à la direction de Khomeini, dans un communiqué du 26 Aaban, se positionnaient avec la République Islamique et contre le peuple du Kurdistan, et dans une lettre à Khomeini du mois d’Isfan 1359, ils écrivaient : “Ayatollah, comme vous le savez, les Moudjahdines n’ont jamais participé à aucun conflit interne, et nous croyons non seulement que la solution militaire n’est pas une réponse juste à une telle situation, mais nous sommes aussi certains qu’elle ne mettra pas fin à cette agitation ou menacera l’unité et l’intégrité de notre patrie. Aussi, sur la base de la déclaration du 26 Abban, vous prenez en compte la situation au Kurdistan. Nous promettons, après avoir offert des droits justes au peuple du Kurdistan et tracé la frontière entre ceux qui sont avec nous et ceux qui sont contre nous, que nous combattrons tous ceux qui tenterons de perturber l’intégrité de la patrie et l’indépendance du pays.”
Dans ce contexte, à part les groupes d’extrême-gauche (Komala, Paykar, Razmandegan et Fedayin-minorité), toutes les autres forces politiques se sont positionnées du côté de la république Islamique ou, comme le PDKI, attendaient d’être impliquées dans le pouvoir. Mais la République Islamique, après le temps de la discussion inutile avec le “conseil représentatif des kurdes”, annonça qu’elle ne reconnaissait pas ce conseil et qu’en conséquence toutes les discussions et tous les accords mutuels étaient abrogés. Les deux camps devaient se préparer à se faire de nouveau face dans l’avenir. Le régime commença rapidement à renforcer les garbisons et les bases militaires dans les zones sous son contrôle et avec l’aide de ses soutiens (Toudeh, Fedayin-majorité et Moudjahdines) se préparait à l’attaque finale.
De l’autre côté, les groupes et partis d’extrême-gauche, sous la direction de Komala, commençaient à informer le peuple et l’appelaient à s’organiser et à se renforcer. Dans ce contexte, le PDKI cherchait toujours la discussion et le compromis avec les autorités et traitait Komala et les organisations qui aidaient Komala de bellicistes et d’agressifs.
Le 12 Farvardin 1359, Banisadr ordonna à toute l’armée et aux forces armées de ne pas retirer leurs bottes avant la fin de la répression totale des groupes “anti-islamiques” et armés du Kurdistan. Suite à cet ordre, Sanandaj fut la première ville attaquée par les forces armées d’Iran. Les troupes de la République Islamique du sud du Kurdistan et de Kermanshah se dirigeaient toutes vers les portes de Sanandaj. La population de Sanandaj, par la grève et en s’asseyant devant les entrées de la ville et à l’aéroport, a stoppé l’entrée des troupes. Ces troupes avaient annoncé au début être simplement en route vers la frontière occidentale de l’Iran et qu’elles ne prévoyaient pas d’attaques contre la ville, mais des groupes informés comme Komala s’opposaient à cette action et déclaraient que le but de cette armée était de réprimer et de tuer la résistance du Kurdistan. Le PDKI, par contre, répétait la déclaration du régime et que ces groupes armés n’attaqueraient pas la ville et ne devaient pas être stoppés. Il a même envoyé certaines de ses forces là où l’armée gouvernementale était basée, et cela a rendu la population tellement en colère que le PDKI a dû rappeler ces forces. Au bout de quelques jours, les forces armées ont commencé un siège de la ville à l’ouest de Samandaj et a affronté Komala et le peuple, alors que les démocrates, chez eux, ne faisaient rien.
La population s’est rassemblée devant le local des démocrates et demandait, s’ils ne voulaient pas aider le peuple sans défense, qu’ils soient désarmés et qu’ils laissent le peuple prendre leurs fusils pour pouvoir combattre contre l’agression. La réaction du peuple a poussé les démocrates à participer avec quelques groupes au combat.
Pendant 24 jours, ce fut une bataille sans interruption à Sanandaj, 1.000 personnes sont mortes et blessées et de très nombreux habitants se retrouvaient sans domicile. 24 jours et nuits où Sanandaj était sous l’attaque des forces armées terrestres et aériennes. Quitter ou entrer dans la ville était très difficile si bien qu’il était impossible d’avoir de l’aide de l’extérieur et des soins médicaux pour les blessés. La situation était telle que les gens ne pouvaient même pas utiliser les tombes pour enterrer le corps de ceux qu’ils aiment et devaient donc les enterrer devant leurs cours, jusqu’à ce qu’au bout de 24 jours, Komala décide de faire sortir ses forces armées de la ville.
Ces 24 journées de combat ont eu lieu sous la direction de Komala et de la résistance du peuple en arme. Le PDKI n’avait joué aucun rôle dans ce combat. Après cette attaque brutale, les forces répressives de la République Islamique prirent la ville.
Après la prise de Sanandaj , les attaques contre les autres villes commencèrent les unes après les autres et après environ un an de batailles et de bains de sang, toutes les villes et plus grandes communes étaient sous le contrôle de la République Islamique.
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