Sunday, August 30, 2009

Nouvelles d’Iran, 30 août

  • Possible explosion de colère des ouvriers iraniens

Le site internet “Alef” d’Ahmad Tavakoli, membre conservateur du parlement, a mis en garde à propos de la difficile situation économique des travailleurs et des possibles protestations ouvrières.

Selon cette information, 200 mille travailleurs de 500 usines n’ont pas été payés ces trois derniers mois. Après avoir pointé du doigt les protestations continues des tisserands de Bookan, à Dana Plastic, Parris et de l’agriculture et de l’industrie d’Haft Tappe, il indique que pendant le mois et demi passé, le chômage a augmenté de 3% et que 1646 ouvriers ont perdu leurs emplois.

Dehghan Kia indique : que plus de 7.200.000 travailleurs de ce pays, pour qui le salaire est une nécessité vitale, veulent savoir comment la banque centrale peut penser que les prix de la viande, du poulet, du lait, de l’huile de cuisson et autres produits utilisés quotidiennement par les familles ont pu baisser ? Alors que les prix de la plupart des produits de premières nécessités ont augmenté ces dernières semaines, la banque centrale a annoncé que l’inflation avait baissé de 14%.

Les principales raisons d’inquiétudes chez les ouvriers sont les possibilités de subvenir aux besoins de leurs familles, de payer leurs loyers, l’éducation de leurs enfants, la nourriture et les frais de santé.

  • Les exécutions de 1367 (1988) étaient planifiées des mois à l’avance

Pour le 21ème anniversaire des exécutions des adversaires du régime islamique, des militants pour les droits humains en Iran montre dans un rapport à paraître que les exécutions de 1367 (1988) étaient planifiées avant la fatwa de l’Ayatollah Khomeini. Dans leur rapport intitulé “Fatwa mortelle : l’exécution des prisonniers iraniens en 1988″, ils disent avoir des preuves et des documents découvert en parlant avec les membres des familles des victimes qui indiquent que les exécutions ont commencé avant l’attaque des Moujahdines Khalgh depuis l’Irak pendant l’été 1988. (…)

  • Nouvelles de Mazyar Bahari et Ahmadi Amooi à Evin

Bahman Ahmadi Amooia pu contacter sa famille par téléphone et parler avec elle. Ce journaliste a été arrêté il y a deux mois avec sa femme Zhila Bani Yaghoub, et a déclaré lors d’une conversation téléphonique avec sa famille jeudi que son affaire devrait être transmise au Tribunal Révolutionnaire la semaine prochaine. Selon sa femme, Zhila, Bahman est toujours détenu en cellule d’isolement.

Le ministre des affaires étrangères du Canada, a, lors d’une conférence en Turquie et d’une conversation avec Manoochehr Mataki, ministre des affaires étrangères d’Iran, appelé à la libération de Mazyar, journaliste irano-canadien. Selon l’AFP, Lawrence Canon a déclaré au ministre iranien des affaires étrangères que “le Canada est profondément préoccupé par le non-respect des droits humains par l’Iran. Maziary Bahri reste en détention sans aucune preuve”.

  • Le dossier de la République Islamique d’Iran ouvert à la Cour Pénale Internationale de La Haye

Le Comité International Contre les Exécutions a lancé son rapport sur l’actuelle violence en Iran devant la Cour Pénale Internationale de La Haye le 28 août. Lors de cette conférence, Farshad Hoseini, Mina Ahadi, Shiva Mahboobi, Farideh Aarman, Akram Biranvand et Fereshte Moradi ont discuté des crimes de la République Islamique ces 30 dernières années, des meurtres et de la torture, des condamnations d’enfants, et de la terreur contre les opposants politiques en Iran et à l’étranger. Le rassemblement a eu lieu sous une forte pluie à 14 heures. Les manifestants tenaient des photos des personnes tuées, des victimes de tortures et de viols, et de prisonniers politiques. Lors du rassemblement, Farshad Hoseini, Mina Ahadi, Fereshte Moradi, Saeed Parto et Farideh Arman ont pris la parole en farsi, anglais et nééerlandais.

  • “Personne n’a été tué à Kahrizak”

A propos de ce qui s’est passé à Kahrizak, le chef de la police de Téhéran a déclaré que pas une seule personne n’est entrée ou sortie de Kahrizak sans avoir été jugée.

Selon l’agence de presse Mehr, le commandant Aziz Alloah Rajab Zadeh a dit samedi aux journalistes que les 140 détenus suite aux récents troubles ont été transférés au centre de détention de Kahrizak à cause du manque de place, et tous y ont été enfermés trois jours. Il a ajouté que personne n’a été tué à Kahrizak et qu’un comité a été mis en place par le ministère de l’information pour enquêter sur les incidents à Kahrizak et qu’on attendait toujours les résultats de cette enquête.

Rajab Zadeh, répondant aux questions sur l’attaque de l’université a dit que les forces de police n’avaient joué aucun rôle négatif lors de cet incident.

  • Nouvelle arrestation d’un enseignant à Saqhez

La semaine dernière, Hamed Donyaie, le principal de l’école supérieure Imam Khomeini de Saghez, a été arrêté par les forces de sécurité. Il n’y a aucune information sur les accusations contre lui ou sur sa situation. Il est nécessaire d’ajouter qu’il est un militant social et qu’il fut l’ancien responsable de l’éducation de Zevie. Ces dernières semaines, on assiste à une vague d’arrestations d’enseignants dans cette région.

  • Affrontements sanglants entre les forces armées et des citoyens au Kurdistan

Les protestations après le meurtre d’un jeune adulte par la police se sont finies en affrontements. Le jeudi 27 août (5 Shahrivar), les forces de police ont tué un jeune adulte appelé Samet Kheder Rassol dans le village de Sawan. Suite à ce meurtre, la population des villages de Dawdawa, Mam Kawa et Sawan, extrêmement en colère, s’est rassemblée devant le poste de police de Sawan, rassemblement qui s’est terminé en affrontements entre le peuple et les forces de police. Le commandant de ce poste de police a été tué et quelques autres ont été blessés. Ce combat s’est terminé par une répression sanglante et plusieurs arrestations. Il est nécessaire de savoir que ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre la population et les forces de police au village Darman Awa, où la police, sous prétexte de contrebande, a attaqué les maisons des habitants et après avoir ouvert le feu, gravement blessé une jeune fille appelée Goolala Salimi.

  • Pressions continues contre Shadi Sadr

Même si le procureur de la branche n°2 du tribunal de Téhéran a publié une ordonnance pour que les affaires personnelles de Shadi Sadr et de sa famille lui soient rendues, les autorités de la section 209 de la prison Evin n’ont toujours pas appliqué cette décision. Selon Meidan Zanan, ses avocats sont allés deux fois à la prison Evin mais n’ont toujours pas pu récupérer ses affaires. Ce rapport indique aussi qu’après sa libération le 6 Mordad (28 juillet) sous caution de 50 millions de tomans (50.000 $), Shadi Sadr a été harcelée et mise sous pression par des appels anonymes à son domicile et sur son lieu de travail. Shadi Sadr avait été arrêtée le 26 Tir (17 juillet) Boulevard Keshavarz à Téhéran. Les officiers de la sécurité ont pris son téléphone portable et son appareil photo qui était dans son sac, puis sont allés chez elle et ont pris sa carte d’identité, le disque dur de ses documents de travail, et l’ordinateur de son mari et de ses enfants.

  • Kaveh Rezaee condamné à 18 mois de prison

Kaveh Rezaee, qui finit ses premiers jours de service militaire, a été condamné à 18 mois de prison par le tribunal révolutionnaire de Karaj. Selon Azadna, Kaveh Rezaee, membre du comité islamique Booali Sina de l’université d’Hamedan et de la campagne “un million de signatures” a été exclu de l’université début 1387 (2008) et fut arrêté à la fin de la même année et transféré au bureau de l’information d’Hamedan. Il avait été libéré après 90 jours de détention sous caution de 50 millions de tomans (50.000 $). Il avait été arrêté la semaine dernière et libéré sous caution après 48 heures de détention.

  • Rassemblements des familles de prisonniers devant le Tribunal Révolutionnaire et la prison Evin

Selon les nouvelles reçues, près de 100 membres des familles de détenus se sont rassemblés le samedi 7 Shahrivar (29 août) devant la prison Evin et devant le Tribunal Révolutionnaire pour demander la libération de leurs proches. La majorité des membres des familles sont allées chaque jour devant la prison Evin et le Tribunal Révolutionnaire depuis plus de 70 jours. Ils ont été renvoyés entre la justice, le procureur public, la prison Evin et le tribunal révolutionnaire. Aujourd’hui, les membres des familles sont plus que jamais en colère et n’en peuvent plus de cette situation.

Friday, August 28, 2009

La République Islamique interdit la cérémonie à Khavaran


Rapport des prisonniers politiques en exil : Les oppresseurs de la République Islamique ont interdit aujourd’hui la cérémonie à Khavaran selon les rapports de Téhéran reçus le 6 Shahrivar (28 août). Ces dernières semaines, les familles ont été mises sous pression et menacées pour qu’elles n’aillent pas au cimetière Khavaran pour marquer le 21ème anniversaire du massacre des prisonniers politiques à l’emplacement du charnier. Aujourd’hui, les agents du régime oppressif ont tenu un siège à Khavaran et les zones aux alentours et n’ont permis à personne d’entrer dans le cimetière de Khavaran. Nous avions prévu cela. Nous sommes allés à Khavaran où une grande foule était présente.

Les forces de sécurité occupaient toute la route de Khavaran et n’autorisaient pas d’entrer à Golzar. Ils arrêtaient quiconque protestait ou insistait sur son droit et ont pris leurs cartes d’identité. De façon agressives, les forces bloquaient tout rassemblement des familles. De temps en temps, des forces en motos les ont attaquées, cherchant à les disperser et les faire quitter la zone. Plusieurs familles ne sont pas venues. Une des mères expliquait que plusieurs mères, épouses et sœurs des tués avaient été appelées par le ministère des renseignements et après avoir été interrogées ont été menacées si elles allaient commémorer l’anniversaire et allaient à Khavaran.

Un certain nombre de famille ont été appelées et menacées que si elles se rendaient à la cérémonie, elles seraient tenues pour responsables de ce qui arriverait. Il a aussi été dit que d’autres, comme Nasser Zarfeshan, avaient aussi été contactés et ont eu l’interdiction d’aller à Khavaran. Après avoir perdu tout espoir d’entrer dans le cimetière de Khavaran, avec des membres de quelques autres familles, nous avons pris les fleurs que nous avions amenés avec nous et les avons placés le long de la route. Un groupe est resté après que nous soyons partis avec l’espoir de pouvoir entrer après le départ des forces. La porte principale du cimetière Khavaran est resté fermée et personne ne pouvait entrer.

La semaine dernière, quelques personnes des familles étaient allées à Khavaran pour poser des fleurs sur les tombes de ceux que nous aimons. Pour entrer à Khavaran, il faut passer par la porte via le cimetière Bahaï. on dit que tous les arbres qui ont été plantés à Khavaran sont maintenant desséchés et fanés.

Nouvelles d’Iran, 28 août

  • Stoppons l’entrée d’Amadinejad à l’ONU !

Mahmoud Ahmadinejad se rendra à New York pour assister à une conférence des Nations Unies à la mi-septembre 2009. Ces deux derniers mois, le peuple du monde a eu un aperçu des atrocités commises par la République Islamique d’Iran durant ces trente ans d’existence : assassinats, tortures, viols et violations des droits humains fondamentaux. Nous, signataires, exprimons notre ferme opposition à ce que l’ONU accepte la présence d’Ahmadinejad, un tueur professionnel. L’autoriser à parler au nom de l’Iran serait une offense ultime et un manque de respect pour le peuple d’Iran et du monde.

Plutôt que de l’autoriser à parler, nous demandons qu’Ahmadinejad soit arrêté et jugé pour crimes contre l’humanité, dont les récents crimes suivants :

1] L’assassinat de centaines de protestataires suite à la farce de “l’élection”.

2]Le viol systématique de personnes arrêtées lors des récentes protestations à la prison Kahrizak.

3]La torture et l’humiliation des protestataires arrêtés, les sessions de confessions fabriquées en guise de “procès” et la diffusion de personnes tourmentées à la télévision d’Etat.

CLIQUEZ ICI POUR SIGNER LA PETITION

  • Libération d’Abdolfattah Soltani

Mercredi 26 août, Abddolfattah Soltani, avocat, a été libéré après 72 jours de détention. Il a été libéré sous caution de 100 million de Tomans (environs 100.000 $).

  • Protestation des ouvriers de l’usine privée de sucres en morceaux Kamyab

Jeudi 27 août, une vingtaine d’ouvriers de l’usine de sucres en morceaux Kamyab dans la ville de Khomeini Shahr se sont rassemblés devant les bureaux du gouverneur de la ville et ont protesté pour n’avoir pas été payés depuis trois mois. L’usine Kamyab est la seule usine privée de la ville et pourtant elle a des difficultés financières, mais la matière première pour la production est disponible et les travailleurs veulent retourner au travail. Grâce à cette protestation, une réunion a eu lieu avec les représentants des ouvriers avec les autorités du bureau du gouverneur pour suivre l’affaire.

  • Situation critique pour la santé d’une étudiante détenue à la section 209 de la prison Evin

Mahsa Naderi, une étudiante de 19 ans de l’université de Qom Mofid souffre d’une forme sévère de malformation des reins et d’infection de la vessie. Elle est en prison depuis maintenant 6 mois dont 3 mois en cellule d’isolement et a subit de violentes tortures. Elle a maintenant besoin de pouvoir librement utiliser les toilettes mais n’y est pas autorisée et on ne lui permet d’acheter des liquides à boire dont elle a besoin à cause de sa condition physique.

  • Exclusion de Shahou Mohammadi, étudiant de l’université de Mashhad

Shahou Mohammadi, étudiant en dernière année de génétique à la branche Neishabour de l’université de Mashhad est privé d’éducation et a été exclu de l’université. Il a été accusé d’acte contre la sécurité nationale et condamné à trois ans de prison. Il est maintenant à la prison de Sanandaj.

  • Grève à l’usine Wagons Pars

Les ouvriers de l’usine Wagons Pars (production de wagons pour trains), suite à la tension avec leurs propriétaires et directeurs à propos des salaires impayés, on fait grève pendant cinq jours et le mardi 25 août, ils se sont assis devant les portes de l’usine et ont empêché les directeurs d’entrer. Les autorités ont menacé les ouvriers, en particulier ceux qui sont en contrats précaires mais aussi les salariés titulaires, mais malgré ces menaces, ils n’ont pas pu faire reprendre le travail aux ouvriers. Ils ont finalement promis de payer environ 250 $ à chaque ouvrier immédiatement, mais ils doivent aux travailleurs entre 1500 et 2800 $. Les ouvriers ont annoncé que si les directeurs de l’usine continuaient leurs provocations, ils protesteront de façon plus sérieuse.

  • Une autre personne tuée lors des récentes protestations enterrée à Kermanshah

Le 26 août, Mohammad Javad Parandakh, une autre victime lors des récents événements, a été enterré à Gilan-e Qarb dans la province de Kermanshah. Il était étudiant diplômé en pétrole à l’université d’Ispahan qui avait participé aux protestations post-électorales à Ispahan. Sur la base d’informations non encore confirmées, il a été arrêté par les forces de sécurité et après plusieurs jours son corps a été récupéré par sa famille à la morgue. Lors de ses funérailles, la population a chanté quelques slogans et la ville vit toujours dans une atmosphère de haute sécurité. Sa famille est aussi sous pression des forces de sécurité qui lui avait dit de ne pas organiser de funérailles et d’annoncer que la raison de la mort de leur fils était un accident de voiture.

  • Lourde condamnation inhumaine pour un étudiant prisonnier

Hasan Tarlani, étudiant de 22 ans, a été condamné à une peine inhumaine de 10 ans d’emprisonnement et d’exil à la prison de Kerman.Ce verdict a été annoncé à sa famille et à son avocat le 25 août. Il est prisonnier politique et a été accusé d’action contre la sécurité nationale, de propagande contre le régime et de moharebe (crime contre Dieu), mais il avait nié toutes ces accusations. Il est aussi accusé de relations avec les Moudjahdines.

  • Convocation de militants ouvriers de Sanandaj et de Kamyaran devant le tribunal

Shaou Hossein Panahi, qui a été convoqué au tribunal pour avoir participé à l’organisation du Premier Mai à Sanandaj, a été convoqué pour la troisième fois en vue d’un jugement.

Le jeudi 27 août, quatre membres du comité de coordination, Afshin Nadimi , Kaveh Gol Mohammadi , Sho’aib Saberi et Azad Monirinia ont été transférés à la prison centrale de Sanandaj après deux jours d’interrogatoire et de pression physiques et mentales au bureau des renseignements.

Mehrdad Sabouri, membre du comité de coordination, Reza Gol Mohammadi et Farouq Moniri Niaont été libérés mais doivent passer devant le tribunal de Sanandaj le samedi 29 août.


  • Suicide d’un jeune homme sortant de prison

La vidéo est celle du suicide d’un jeune homme de 23 ans à Kermanshah. Ce jeune homme est un ancien prisonnier, arrêté lors des protestations, qui, selon sa famille, a été violé et torturé en prison. Une fois libre, il s’est jeté depuis le pont pour piétons. L’homme qui hurle sa douleur est son père. Cela s’est passé le 26 août 2009 (4 shahrivar). “Il n’y a pas de suicides, il n’y a que des meurtres”, écrivait Elsa Triolet ; jamais cette phrase n’a sonné aussi vrai, ce jeune homme, s’il s’est suicidé, a d’abord été brisé, et finalement tué par les atrocités que lui a fait subir le régime islamique.



Thursday, August 27, 2009

Dernières nouvelles...

  • Cinq jours de lutte à l’usine Wagon Pars

Après cinq jours de lutte, les ouvriers de l’usine Wagon Pars (à Arak) ont décidé de reprendre le travail le 25 août (3 shahrivar). Les travailleurs sont entrés en lutte pour exiger le paiement des salaires impayés. Par un sit-in aux portes de l’usine, ils ont empêché les directeurs d’entrer dans l’usine. Les intimidations et menaces de la direction n’ont pas fait céder les travailleurs. Ils ont finalement repris le travail après avoir reçu une petite part de l’argent qui leur est dû.
  • Doit-on s’attendre à une vague de contestation des cols bleus ?

Un rapport sur la situation des travailleurs : textile à Bookan, entreprise plasturgique Dena, Parris, fermes et industrie sucrière d’Haft Tappe, Iralkoo, ect.

Dimanche (16 août), les travailleurs du textile de Bookan ont noté que le propriétaire, après une longue absence, est venu à l’usine avec quelques experts de la Banque Nationale. Apparement, ils faisaient une liste des machines et d’autres propriétés de l’usine dans le but de les expédier ailleurs. Un groupe d’ouvriers, entendant cette nouvelle, est allé immédiatement à l’usine et a dit au propriétaire de ne pas déplacer les machines et que s’ils voulaient sortir des biens de l’usine, ils devraient traverser une ligne d’ouvriers.

A Téhéran, les travailleurs de l’usine plasturgique Dena ont déployé une banderole : “Dirigeants incapables : démission ! démission ! Le licenciement de quatre représentants insulte les 2.000 membres du personnel. Nous, travailleurs de l’usine plasturgique Dena voulons la démission des dirigeants incapables. Les dirigeants incapables doivent être virés.” Les ouvriers se sont rassemblés pour protester. Les travailleurs de cette usine ont déclaré qu’après avoir vu une liste de leurs collègues licenciés pour avoir organisé un comité, ils revendiquent la démission des dirigeants de l’usine.

Après le licenciement de travailleurs de l’entreprise Parris, le tribunal du travail a publié une ordonnance pour que les travailleurs puissent reprendre leur travail. pourtant, malgré la décision du tribunal du travail, le propriétaire n’a pas permis aux travailleurs de reprendre leur travail.

Dimanche matin (16 août), les ouvriers de la ferme et de l’industrie sucrière d’Haft Tappe ont eux aussi protesté pour demander le paiement des retards de salaire.

Selon les informations officielles, le chômage a augmenté de 3% à Téhéran. En un mois et demi, 1646 travailleurs ont perdu leurs emplois.

Les licenciements de 500 travailleurs dans le secteur du bois, de 900 travailleurs des télécommunications de longue distance et de 230 travailleurs de l’hôtel Azadi ont été rapporté par les média officiels en un mois et demi.

Ces quelques derniers mois, il y a eu des nouvelles des protestations croissantes des cols bleus. L’ignorance de la situation actuelle des travailleurs peut faire accroître encore ces protestation. Il ne fait aucun doute que le mouvement des cols bleus est prêt à aller jusqu’au bout. Même les bracelets verts seront remplacés par les cols bleus. Les principales préoccupations de ces mouvements sont la peur de la faim, la possibilité de payer le loyer, l’éducation des enfants et la santé des membres de la famille.

  • Déclaration de familles de prisonniers politiques exécutés dans les années 80

Un groupe de familles de prisonniers politiques exécutés dans les années 1980 a appelé à un grand rassemblement à Kharavan (Téhéran) le vendredi 28 août. Elles ont mis en avant 11 revendications dans leur appel dont le jugement de tous ceux qui sont responsables des massacres de prisonniers politiques dans les années 1980, l’abolition de la peine de mort et la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques.

Organisons une cérémonie en mémoire de ceux qui ont été assassinés depuis 30 ans par le régime islamique au cimetière Khavaran.

Trente-et-un ans sont passés depuis que notre révolution a été volée. Pendant tout ce temps le régime islamique a, sans interruption, réprimé, emprisonné, torturé et exécuté, et il continue de le faire. Ce système de répression anti-révolutionnaire du régime, a, sans différence soit la sensibilité au pouvoir, cette fois bruyamment, simplement continué sa politique anti-révolutionnaire et anti-démocratique en tant que faction pour protéger le régime et réprimer ses opposants.

Mais ses 31 dernières années et deux périodes précises d’assassinats d’opposants et de torture ont montré que ce régime est pire que les précédents en Iran. La première période c’est dans les années 1980, quand, sous prétexte de la guerre, le gouvernement a pu massacrer et élimiter, pendant une attaque de dix années, avec un pic en 1988 avec le massacre de 4.500 prisonniers politiques. Et l’autre, ces deux derniers mois, où après 30 ans et un approfondissement de l’écart entre factions gouvernementales, le peuple a pu apporter ses cris dans les rues et sur les toits et demander la reconquête de sa révolution.

Après 30 ans de gouvernement islamique et malgré la profondeur des disparités entre factions, il a encore fait ce qu’il fait contre ses opposants depuis 30 ans : la répression, la prison, la torture, les viols, les exécutions, la mise en scène de confession, et des procès contre ses opposants… mais cette fois, parce que le régime était plus effrayé, l’application de la brutalité et des tortures médiévales ont été pires que tous les précédents régimes fascistes.

Si les nouvelles des massacres des années 1980, en particulier les assassinats en masse de prisonniers en 1988, ont été moins entendues dans le monde et par les organisation de “défense des droits humains” et que les gouvernements “défendant la démocratie” ont gardé leurs bouches fermées, cette fois, à cause des forts cris du peuple, la cuverture médiatique, la pression de l’opinion public et des forces progressistes dans le monde, il n’y a aucun pouvoir qui peut ignorer les cris du peuple, y compris même ceux de quelques éléments du régime islamique. Mais au-delà de qui soutient ces cris, les modalités de ces cris ne sont pas différents des cris brisés des années 1980 : chacun de ces cris est une revendication de liberté et de justice. Mais, malgré ces cris et les pressions de l’opinion publique, la machine de répression du régime islamique fait la même chose contre ses opposants que dans les années 1980. Ainsi, le régime islamique et sa machine de répression est debout contre nous tous, et nous sommes tous de la même famille. Ns souffrances et nos désirs ne forme qu’un et nous avons hurlé le même cri.

Nous, familles des personnes tuées dans les années 1980, nous avons vécu toutes ces années dans la plus difficile des situation et nous savons que si cette routine continue, ce qui nous est arrivé arrivera aux familles de ceux qui ont récemment été tués.

Ils ont enlevé, torturé et exécuté ceux et celles que nous aimons. Nous ne savions rien de l’heure et de la date des procès et n’avons pas vu les gens qui ont jugé ceux que nous aimons et n’avions pas compris les accusations retenues contre eux. Leurs testaments ne nous ont pas été donnés, ni leurs corps et on nous disait pas où ils étaient enterrés. Après de longs moments de recherches, on nous a dit que ceux que nous aimons ont été enterrés individuellement ou dans des charniers à Khavaran ou dans des cimetières d’autres villes.

Aujourd’hui, les opposants au régime sont tués dans les rues à coups de matraque ou par balles. Ils subissent les tortures les plus brutales et les viols dans les prisons officielles ou non-officielles et, si nous avons de la chance, leurs corps nous sont rendus. Ils nous harcèlent, nous les familles de prisonniers, comme ils le font avec ceux que nous aimons. Nous avons été privés d’études et licenciés de nos lieux de travail et ils ont fermé devant nous toutes les portes vers le progrès et le développement.

Nos familles sont déchirées. Dans l’attente, des membres des familles sont devenus fous ou ont souffert de sérieuses maladies. Certains ont été forcés de quitter leur pays et souffrent de dépression et de pauvreté.

Les rescapés des récents assassinats ne sont autorisés de porter le deuil de ceux qu’ils aiment ou de parler d’eux. Ils ont été menacés et on leur a interdit l’accès au cimetière, tout comme cela avait été imposé aux rescapés des assassinats des années 80.

Ils ferment les tombes, les endroits qu’ils nous avaient eux-mêmes indiqués. Il avait un temps où ils ont fermé les portes du cimetière Khavaran, un autre où sous d’autres pretextes, ils ont labouré la terre et planté des arbres là où devait se trouver les tombes.

Nous aussi avions eu l’interdiction d’organiser les cérémonies de funérailles chez nous. Nous et nos enfants avons été menacés et arrêtés. Ils ont attaqué les cérémonies que nous tenions dans nos foyers et nos familles étaient sous pression pour ne tenir aucune cérémonie chez elles.

Et n’est-ce pas la même chose qui se produit aujourd’hui ? Aussi nous, familles de ceux qui ont été assassinés dans les années 1980, invitons ceux qui cherchent la liberté à se rassembler à Khavaran le vendredi 28 août à 9 heures pour le 21ème anniversaire du massacre des prisonniers et en compassion avec les rescapés de ces meurtres et des meurtres plus récents.

Les revendications de notre rassemblement sont les suivantes :

1. Le jugement de ceux qui ont autrorisé les meurtres des années 1980 et en particulier les exécutions de masse de 1988, et qui continuent d’autoriser la répression systématique, les meurtres, la torture et les viols lors des récents événements.

2. L’annonce des noms de ceux qui ont été enterrés au cimetière Khavaran dans les années 1980 et les noms de ceux qui ont été tués et arrêtés lors des récents événements, de juin 2009 à aujourd’hui.

3. La libération sans condition de tous les prisonniers politiques et idéologique.

4. L’abolition de la peine de mort quelque soit le crime et de la torture en toute circonstance.

5. Fournir l’acte d’accusation de tous les prisonniers politiques et personnes exécutées ces 30 dernières années et mise à jour des raisons de leurs exécutions.

6. Recevoir les testaments des personnes exécutées.

7. Reconnaissance des lieux où ont été enterrés ceux qui ont exécutés ces 30 dernières années par le gouvernement islamique à Téhéran et dans les autres villes et la remise inconditionnelle des corps de ceux qui ont été récemment tués à leur famille avec droit de tenir des cérémonies chez elles ou au cimetière.

8. Permission de mettre des pierres tombales sur les tombes.

9. Jugement des gens qui ont ordonné la destruction de Kharavan et de cimetières dans d’autres villes et le harcèlement des rescapés pendant toutes ces années.

10. Rendre les droits de citoyenneté aux familles et mettre fin à tout type de discrimination sociale, politique, culturelle et économique et à toute limitation de l’application de ces droits.

11. Considérer et maintenir Kharavan et les cimetières similaires dans d’autres villes comme des preuves historiques par les organisations locales et internationales.

Groupe de familles de prisonniers politiques exécutés dans les années 1980, 17 août 2009

  • Nouvelle protestation des familles de prisonniers

Dans son article publié le 26 août, Revolutionary Road indique que les familles de prisonniers se sont à nouveau rassemblées le 25 août devant les locaux du Tribunal Révolutionnaire dès 9 heures du matin et ont dénoncé le pseudo-procès qui s’y tenait.

Les manifestants, qui étaient environ 160, sont restés jusqu’à 10 heures 30 et n’ont pas pu être dispersés malgré les menaces des forces répressives.

  • Rentrée universitaire à Chiraz

L’université de Chiraz fut une des premières à réouvrir ses portes après la fin des vacances d’été. Selon les informations publiées par Sekular, cette rentrée universitaire s’est faite avec d’énormes mesures de sécurité. Des étudiants membres du Bassidj et des forces de sécurité gouvernementales controlaient ainsi, samedi 22 août, toute entrée et sortie du campus.

Malgré ces mesures de sécurité, on rapporte que dans la nuit de dimanche, les cris “mort au dictateur” et “Allah akbar” ont résonné depuis le dortoir de l’université des sciences médicales de Chiraz.

  • Conférence de presse du Comité Internationale Contre les Exécutions

Le Comité International Contre les Exécutions rend public son rapport sur la violence actuelle en Iran (liste de 100 personnes tuées par le gouvernement et situation des prisonniers politiques).

Le Comité International Contre les Exécutions tient une conférence de presse pour lancer son nouveau rapport “100 visages de personnes tuées et des milliers de corps torturés” : la publication d’une liste de cent personnes tuées lors du récent mouvement révolutionnaire et la dénonciation des tortures et des viols de prisonniers politiques par la République Islamique. Le rapport se penche sur nom et les détails sur 100 personnes tuées et donne des informations sur le nombre et le statuts des prisonniers politiques et des prisons de la République Islamique et des rapports documentés sur la torture et les viols de prisonniers politiques par des témoins oculaires sont publiés pour faire les connaître à l’opinion publique mondiale et demander des poursuites et le jugement des coupables de ce massacre islamique devant la Cour Pénale Internationale de La Haye (Pays-Bas).

Quand : 11 heures – 13 heures, vendredi 28 août 2009

Où : BV Perscentrum Nieuwspoort – Adresse : Lange Poten 10 / 2511 CL’s-Gravenhage / Den Haag (La Haye)

Qui :
- Mina Ahadi, responsable du Comité International Contre la Lapidation
- Farshad Hoseini, responsable du Comité International contre les Exécutions
- Freshte Moradi, membre du comité exécutif du Comité contre les Discriminations
- Shiva Mahboobi, membre du Comité exécutif pour la libération des prisonniers politiques
- Farideh Arman, Militante pour les droits des femmes dont le mari a été tué par le régime iranien
- Akram Beyranvand, Ex-prisonnier politique, auteur du livre Yalda (De schrijver van de langste nacht, “L’auteur de la nuit la plus longue)
- Et d’autres victimes

Nous serons disponibles pour des interviews en anglais, en néerlandais et en allemand.

Pout plus d’informations, merci de contacter Farshad Hoseini, au numéro +31-(0)633602627, ou par e-mail: farshadhoseini@yahoo.com

  • Extraits d’un article du Figaro publié le 26 août 2009 :

    Il préfère taire son nom. Pourtant, il veut témoigner, malgré les risques de représailles. «En prison, ils m’ont ligoté les mains et les pieds, ils m’ont battu à mort, puis ils m’ont fait quelque chose qui est un péché même pour les apostats», confie le jeune homme, en allusion au viol subi lors de ses interrogatoires derrière les barreaux de la prison de Kahrizak, au sud de Téhéran.

Publié en début de se­maine par Etemad e Melli, le site Internet de Mehdi Karoubi, candidat malheureux à la présidentielle, le récit détaillé de la descente aux enfers de ce manifestant vient confirmer la violence de la répression postélectorale. Il montre, aussi, la volonté des durs du régime d’étouffer ces diverses affaires de sévices. Pas plus tard que mardi, un membre d’une commission d’en­quête du Parlement a même déclaré «infondé» ce genre de révélations.

Au-delà de la honte d’avoir été violenté, il y a donc, aussi, l’humiliation d’être accusé de mensonge. Une fois libéré, fin juillet, le jeune homme se réfugie, d’abord, dans le silence le plus total. «Il a fallu de longues journées pour que je me remette, que je retrouve confiance en moi, que j’accepte ce qui s’est passé et que je renonce à l’idée de me suicider», confie-t-il au site iranien. Ayant eu vent des efforts déployés par le réformiste Mehdi Karoubi, il finit par aller lui raconter son histoire. La confiance s’instaure entre les deux hommes. La semaine dernière, ils décident de se voir à nouveau dans le bureau de Karoubi. Mais cette fois-ci, leur discussion est vite interrompue par la visite inopinée de deux représentants du pouvoir judiciaire, accompagnés d’un juge.

Tombes anonymes

S’en suit un interrogatoire musclé de trois heures, truffé de questions embarrassantes. «Ils m’ont interrogé sur le degré de pénétration et m’ont demandé si mon agresseur avait joui… J’étais très perturbé», raconte le jeune homme. En route vers le médecin légiste, il ose alors demander : «Qu’ai-je fait pour mériter un tel traitement ?» L’un de ses interrogateurs lui répond : «Quand le guide suprême déclare qu’il n’y a pas de fraude électorale, alors il n’y a pas de fraude électorale !» Une fois arrivé à la clinique, il comprend que l’examen aura lieu sous le regard policier d’un agent de sécurité. Pendant qu’il attend les résultats, ce dernier le traite de «menteur» et l’accuse «d’avoir dé­shonoré» sa famille.

À ce jour, seules quatre personnes ont osé, comme lui, franchir le mur de la peur, en confirmant avoir été violées. Selon diverses ONG locales, les chiffres seraient nettement plus élevés. Sans compter les nombreuses victimes ayant succombé à leurs sévices et dont les familles n’osent pas faire mention, les plaintes formulées étant aussitôt utilisées contre elles et contre l’opposition iranienne. Dernier exemple en date du silence forcé qui s’abat sur l’Iran : le responsable du cimetière Behecht-é Zahra démentant l’enterrement de dizaines de victimes de la violence post-électorale dans des fosses non identifiées. Quelques jours plus tôt, le site d’information réformiste Norooznews avait révélé que plus de 40 corps, d’abord congelés dans une «unité de stockage industriel», avaient été inhumés les 12 et 15 juillet dans des tombes dépourvues d’insignes. Selon un bilan officiel, environ 30 personnes auraient péri dans les émeutes qui ont suivi le scrutin du 12 juin. Mais l’opposition parle d’au moins 69 morts, tandis que certains diplomates oc­cidentaux évoquent jusqu’à 300 victimes.

  • A propos des enterrements anonymes à Beheste Zahra

Suite à la nouvelle d’enterrements anonymes au cimetière Beheste Zahra de Téhéran (voir les nouvelles d’Iran du 21 août), Fahrad Tajari, représentant et membre du comité spécial de la commission de la sécurité nationale au parlement, a nié les faits. Le site Nowruze qui avait publié l’information a répondu en écrivant : “la population de Téhéran peut, à la section 302 de Beheshte Zahra, située dans la zone du nouveau cimetière, voir les tombes anonymes”




Saturday, August 22, 2009

Nouvelles d’Iran, 21 août

  • Enterrement secret de douzaines de corps au cimetière Beheshte Zahra
Des douzaines de corps de personnes décédées lors des récents événements ont été enterrés en secret les 12 et 13 juillet, sans aucune identification sur les tombes, à la section 302 du cimetière Beheste Zahra de Téhéran alors que des douzaines de familles cherchent toujours leurs proches, qu’elles n’ont aucune nouvelle d’où ils pourraient être et que personne ne se dit responsable de leurs disparitions.

Un membre du personnel de l’organisation de Beheste Zahra a dit que les 12 et 13 juillet, des corps ont été amenés sous forte surveillance des services de sécurité au cimetière avec ordre de les enterrer à la section 302 de Beheshte Zahra. Sur la liste des personnes enterrées à ces dates, on a une liste de 44 personnes anonymes.

  • Inquiétudes pour la santé d’un prisonnier politique

La condition physique d’Ali Moezi, prisonnier politique de 57 ans, est telle qu’elle a poussé le juge observateur du centre médical de la prison a demandé son transfert immédiat vers un hôpital extérieur. Les militants des droits humains ont publié un rapport qui indique la mauvaise santé physique de ce prisonnier politique. Ce rapport indique aussi que Monsieur Moezi est un des prisonniers politiques des années 1360 (1980) et que suite aux violentes tortures ses reins sont endomagés et sa santé s’est détériorée depuis 20 jours. Ce rapport indique que le transfert de M. Moezi à l’hôpital est refusé depuis 20 jours par le ministère de l’information.

  • Ahmad Zeibadi : 35 jours en cellule d’isolement, 17 jours de grève de la faim.

Lundi, la femme de Zeibadi lui a rendu visite à la prison Evin pendant 20 minutes après 64 jours de détention.

Elle dit : il n’est pas vraiment en mauvaise santé, mais pas non plus très bien. Il a été en cellule d’isolement pendant 35 jours sans pouvoir rien entendre et dans un silence complet, ce qui est différent de sa dernière arrestation en 2000, et il a fait une grève de la faim les premiers 17 jours de détention pour montrer son opposition à son arrestation illégale, mais il a accepté de manger après que le médecin de la clinique de la prison lui a dit que personne n’était au courant de sa grève. Il a aussi dit que récemment, ils lui ont donné le testament de l’Imam Khomeini à lire, ce qui lui permet au moins d’avoir de la lecture et de passer le temps.

  • Contrairement aux rumeurs, Mohammad Reza Jalai n’a pas été libéré

Malgré les rumeurs publiés par certains sites d’information dans l’après-midi du 20 août sur la libération de Mohammad Reza Jalau Pour et sur la base de nouvelles transmises par sa famille, il n’a toujours pas été libéré malgré le paiement d’une caution de 200 million de Tomans (environs 200.000 $).

Selon les dernières nouvelles de “troisième vague”, Jalei Poru l’a attendu avec des ami le 20 août de 17 heures à 2 heures du matin devant la prison Evin pour l’accueillir lors de sa libération qui avait été promise, mais après 9 heures d’attente et aucune réponse, ils pensent que Mohammad Reza sera libéré dans les jours qui viennent.

  • Augmentation des pressions physiques et psychologiques contre Keyvan Samimi

Comité des journalistes pour les droits humains : selon les dernières nouvelles reçues, Keyvan Samimi, qui pense que ses activités sont autorisées par la constitution, n’accepte pas son arrestation pour activités illégales et ne coopére pas avec ses interrogateurs. En conséquence, Keyvan est sous pression pour qu’il avoue et a été battu et transféré en cellule d’isolement à plusieurs reprises.

Selon un journaliste du comité des journalistes pour les droits humains, il a été arrêté le 14 juin lors d’un assaut contre sa maison où la porte a été brisée, et après avoir confisqué des affaires personnelles et son ordinateur, les agents l’ont transféré à la prison Evin. Cela fait maintenant plus de deux mois qu’il est dans la section 209 d’Evin et pendant tout ce temps, il a juste pu contacter et recevoir deux fois la visite de sa famille.

Son interrogateur tente de le faire avouer en faisant pression sur sa famille.

  • Rassemblements quotidiens devant la prison Evin et le tribunal révolutionnaire de la République Islamique.

Comité de lutte pour la libération des prisonniers politiques : suite à la révélation de nouvelles sur l’ampleur de la torture et des viols dans les prisons de la République Islamique d’Iran, les familles des prisonniers s’inquiètent plus que jamais pour leurs proches. Lundi, mardi et mercredi, plus de 100 membres de familles de prisonniers politiques se sont rassemblés devant la prison Evin et devant le tribunal révolutionnaire de la République Islamique. Personne ne répond à ces familles et les autorités tentent d’ignorer ces gens en leur disant “il n’y a pas de nouvelle et si nous en avons nous vous tiendrons au courant”. Mais la demande des familles maintenant n’est pas de pouvoir rendre des visites, les familles pensent que celles et ceux qu’ils aiment sont en danger en prison et revendiquent leurs libérations. Le comité encourage tout le monde à aller les rejoindre devant la prison Evin et d’autres prisons et de chanter le slogan “les prisonniers politiques doivent être libérés”.

  • Augmentation des convocations d’étudiants devant le conseil de discipline à l’université Mazandaran

Secular News : Lors de ces deux derniers jours, le conseil de discipline de l’université Mazandaran a convoqué de nombreux étudiants. Selon les nouvelles reçues, environ 50 étudiants ont été convoqué pour l’exemple. On doit préciser que de nombreux étudiants convoqués sont des militants politiques ou sociaux qui ont été arrêtés lors des protestations à l’université et certains d’entre eux avaient déjà été convoqués au conseil de discipline.

Quelques noms d’étudiants convoqués : 1.Milad Moeeni2.Maziar Yazdani Panah3.Shovaneh Merikhi4.Rahman Yaghoubi5.Ali Nazari 6.Milad Hosseini Keshtan7.Alireza Kiani8.Ali Adineh Vand9. Ali Donyari10.Seyed Yousef Jafari 11.Ali Abasi12.Mehdi Davoudian13.Mehdi Takdam14.Sogand Alikhah15.Ehsen Ehsani16.Mohammad Fekri17.Marjan Fayazi18.Sadeq Hakimzadeh19.Yasaman Tohidian 20.Siavash Safavi21.Arnoush Azrahimi

  • Exécution de quatre personnes à Téhéran et à Ispahan

Les noms des quatre personnes exécutées à Téhéran et Ispahan sont Mehdi et Moharram Ali (Téhéran), Meysam et Mansour (Ispahan). Trois d’entre eux été accusés de meurtre et l’un d’entre eux (Mansour) de transport, détention et vente de 294 grammes d’héroïne et d’être toxicomane.

225 exécutions au total ont eu lieu cette année en Iran et, selon les statistiques mondiales, l’Iran a le plus grand nombre d’exécutions après la Chine.

  • Protestation des ouvriers du bois à Shahroud

Secular News : Selon les nouvelles reçues, une soixantaine d’ouvriers de l’usine de bois Paeezan ont participé à un mouvement de protestation et se sont couchés sur le sol de la rue Rajaee qui a été bloquée plusieurs minutes.

Ces travailleurs se sont rassemblés et ont protesté parce qu’ils n’ont pas reçu leurs salaires.

Les directeurs de cette entreprise, après avoir pris des milliards de tomans au peuple pour de futurs contracts et empocher des intérêts de 20 à 25% par mois, sont maintenant en faillite et ne paient pas les salaires des ouvriers.

Lors de ce rassemblement qui a duré cinq heures, les manifestants ont chanté des slogans. Selon certains manifestants, à cause de la collusion entre le patron de l’entreprise (Masoumi), le juge et la police, aucune institution ne suit l’affaire et personne ne prend la responsabilité des dommages causés.

Finalement ce rassemblement s’est terminé par l’intervention de la police à 15 heures et trois manifestants ont été arrêtés.

Selon les dernières nouvelles reçues, les protestataires se sont rassemblés devant les bureaux de l’entreprise située rue Rajaee le 20 août.

Au moment de l’interview du président par IRIB (radio-télévision iranienne) après 21 heures à propos des membres du nouveau gouvernement et de leur présentation par Ahmadinejad, la population a manifesté une fois de plus à Apadana. Ils chantaient “mort au dictateur”, “mort à Ahmadi”, “la liberté de pensée ne passera pas par la fenêtre” et “notre souffrance est votre souffrance, rejoignez-nous”.

Ils ont aussi chanté Allah Akbar” et la chanson “Yaare Dabestani” (mon camarade de classe).

Jeudi matin c’était aussi le quarantième jour de deuil pour Sohrab à Beheshte Zahra.

  • Réponse au discours d’Ahmadinejad par le slogan “mort au dictateur”.

Militants des droits humains et de la démocratie en Iran : Selon les nouvelles reçues d’Iran, au moment du début du discours d’Ahmadinejad, la population a commencé à protester de partout en chantant “Allah Akbar” et “mort au dictateur”. Dans plusieurs rues, la population a montré son opposition par des coups dee klaxon.

Plusieurs quartiers de Téhéran ont participé à ces protestations comme : Tehran Pars, Sattar Khan, Azadi, Tohid, Boulevard Keshavarz, Vanak, Fatemi , Mirdamad, Seid Khandan, Velenjak, rue Qazvin, Azari, Yaft Abad, Moniriyeh, Khayam, Pounak, Tajrish, Elahiyeh, Farmaniyeh, Jomhouri, Fayaz Bakhsh et Narmak.

La population a aussi protesté dans d’autres villes comme Ispahan, Chiraz, Ahvaz, Abadan, Kermanshah ,Qazvin quelques autres villes.

  • Procès de militants ouvriers avec des accusations politiques

Si les procès de militants ouvriers avec des accusations politiques ne sont pas nouveaux, la répétition de tels procès avec des accusations imaginaires ne donneront pas de réponses aux revendications des travailleurs pour leurs droits fondamentaux (comme des logements et de la nourriture) et ne feront que pousser les travailleurs vers des revendications non-syndicales.

Les accusations contre des responsables syndicaux sont propagande contre le régime par des interviews à des médias étrangers, relations avec des ennemis du régime, formation de syndicats illégaux et incitation des travailleurs à agir contre le régime.

  • Contrairement aux rumeurs de Press TV, Kian Tajbakhsh n’a pas été libéré

Azadi Wave : Samedi 15 août, Press TV, la télévision gouvernementale d’Iran, a annoncé que Kian Tajbakhsh aurait été libéré sous caution et ne serait pas autorisé à quitter le pays.

Cette information de Press TV est fausse. Kian est toujours en prison et n’a pas d’avocat. Sa famille et ses amis ne savent pas de quoi il est accusé et ni la durée pendant laquelle il restera en détention.

  • Libération de Jila Baniyaghoub, inquiétudes pour Ahmad Zeid Abadi et aucune nouvelle de Bahman Ahmadi Amoueai

Jila Bani Yaghouba été libérée sous caution de 100 millions de Tomans et est provisoirement libre jusqu’à son procès.

Il n’y a toujours pas de nouvelles de Bahman Ahmadi Amoueai, si ce n’est qu’il est toujours à la section 209 de la prison Evin.

Ahmad Zaid Abadi, quant à lui, est dans une très mauvaise situation. Il a été arrêté le 14 juin et lors de la dernière visite de sa famille, il leur a dit qu’il avait été enfermé dans une cellule qui était comme une tombe pendant 35 jours, et récemment il a fait une grève de la faim de 17 jours, qu’il a cessé lorsque le docteur de la clinique lui a dit que personne n’était au courant de sa grève.

Tous les journalistes libérés sous caution peuvent être arrêtés à n’importe quel moment jusqu’à leurs procès.

Déclaration du fils d’un prisonnier politique exécuté



Traduction de l’intervention en français :

Salut, mon nom est Iman Shirlali, j’ai 27 ans. Je suis né en 1361 (1982). Je suis le fils d’une personne exécutée, d’un prisonnier politique qui a été exécuté en public en 1361 (1982) à Amol (une ville au nord de l’Iran) avec 22 autres personnes. Leur seul crime avait été d’être contre le régime en Iran. Lorsque nous parlons des années 1360 (1980), beaucoup se souviennent de Khomeini et du massacre de ceux qui s’opposaient au régime. Il ya peut-être un petit nombre de gens qui veulent revenir à cette époque et qui pensent peut-être que c’était une bonne période.

Je ne suis jamais sorti pour crier “rendez-moi mon vote”. Vous savez pourquoi, parce que j’ai toujours pensé que si je chantais un slogan ce serait “rendez-moi mon père, mon enfance, ma jeunesse”. La première fois que j’ai dis mes premiers mots, mon père n’était pas là. Lorsque je suis allé à l’école maternelle, à l’école, lorsque j’ai été diplômé d’une école supérieure, lorsque j’ai été amoureux la première fois, mon père n’était pas là. Je n’ai pas pu parler avec lui, jouer au foot avec lui… Ce sont les choses que je pense ma génération voudrait qu’on lui rende. Je ne veux pas être comme ceux qui votent et sur ma carte d’identité, derrière mon nom, Iman Shirani fils d’Iraj, le tampon du régime derrière le nom de mon père, le tampon d’un régime qui l’a exécuté par un froid hivers de Bahman 1361 (janvier 1982). Le nom de mon père et d’autres comme lui ne peuvent être avec le tampon et le nom de ce régime. J’étais âgé de quelques mois quand la majorité des membres de ma famille ont été emmenés à la prison Evin, après que leur maison fut attaqué pour avoir commis le crime d’être contre le régime.

La majorité de ma famille comme mon père, ma mère, ma tante, mes grands-parents maternels et bien d’autres ont été arrêtés et emmenés en prison parce qu’ils ne voulaient pas du régime en Iran.

J’espère que la science de la psychologie des jeunes enfants sera un jour si avancée qu’elle pourra chercher et analyser les sentiments et les pensées d’un bébé de quelques mois après que sa maison ait été attaquée et que les membres de sa famille soit sauvagement emmenés.

Quoiqu’il en soit, ma soeur et moi, après l’arrestation de nos parents, avons vécu avec nos grands-parents. A cette époque, les femmes qui étaient dans la même cellule que ma mère et qui n’avaient personne pour s’occuper de leurs enfants emmenaient les enfants en prison avec elles. De nombreuses d’entre elles ont même donné naissance à leurs enfants en prison. Pensez à cela, en Iran nous avons une génération quand on leur demande leur lieu et année de naissance, répondent qu’ils sont nés en 1360 ou 1361 (1981 ou 1982) à la prison Evin.

Plus tard, mon grand-père m’a parlé des tortures que lui et mon père ont subi en prison. Ils les fouettaient l’un en face de l’autre et leur demandaient d’avouer. Il m’a dit comment lorsqu’ils étaient battus, on riaient d’eux et on les insultait. Et finalement, ils ont exécuté mon père avec d’autres, sans même leur permettre de se défendre, sans qu’ils aient un avocat et après quelques minutes d’un procès injuste. Gilani était le juge et Assadollah Lajevardi le procureur lors de ce procès injuste où mon père avec 22 autres étaient accusés de “moharebe” (combat contre Dieu). plus tard, j’ai appris que si un des accusé avait ouvert la bouche, il aurait été abbatu aux cris d’”Allah Akbar”, “Khomeini Rahbar” (Khomeini est le leader), “mort aux traitres”, “mort aux moharebe” par les membres du Hezbollah présents au présent. Le verdict concernant mon père a été annoncé en présence de sa famille. Le 5 bahman 1361 (janvier 1982), avec 22 de ses amis qui tous étaient contre le régime, il a été exécuté en public. J’avais seulement 9 mois à cette époque. Leurs corps ont été enterrés au même endroit, un peu similaire à ce qu’est Khavaran à Téhéran, un endroit comme une forêt vierge. A cette époque, les familles des exécutés n’avaient pas le droit d’avoir de cérémonie. Ma grand-mère m’a raconté comment au début elle allait sur la tombe de mon père ; les membres du Hezbollah et les agents en tenue l’attaquaient et la fouettaient avec des branches de la fprêt où était enterré mon père.

Malgré cela, ma grand-mère y allait, elle y allait toujouts, une ou plusieurs fois par mois. Elle voyageait de Téhéran à Amol et nous emmenait avec elle. Elle est décédée en 1380 et selon sa volonté, elle a été enterrée dans la même tombe que mon père.

Pendant ces 27 dernières années, le nom de mon père n’était pour moi qu’une exécution. Cela fait 27 ans que ma famille et moi avons perdu quelqu’un, pas par un accident de voiture ou un cancer. Nous avons perdu mon père sous les balles de ce régime en quelques secondes et seulement parce qu’il s’opposait au régime. En langue farsi, “sans père” est considéré comme une insulte. Ces 27 dernières années, j’ai vécu avec ce mot. Ces 27 dernières années, j’ai été témoin de la souffrance dans les yeux de ma mère, la souffrance de son mari mort.

Maintenant je sais quoi répondre à la question de mon enfance : “Imam, que veux tu devenir quand tu seras grand ?”. Je dirai qu’avant tout je veux être un militant contre les exécutions, contre la torture, un partisan de la liberté, un militant contre le viol. Quelqu’un comme les autres enfants de prisonniers politiques exécutés qui veut que ceux qui sont coupables et responsables de ces exécutions et tortures soient jugés. Le mouvement qui a commencé en Iran aujourd’hui est un mouvement de ma génération et de la génération suivante, qui haït la brutalité de ce régime pendant ces 30 dernières années, une génération qui porte une énorme souffrance sur ces épaules, qui descend dans la rue pour hurler cette souffrance. Je promet qu’une fois que ce mouvement renversera cette souffrance, plus rien ne sera comme avant, plus de torture, de viols, de répression, de gaz lacrymogène ou de gaz poivré. Pour être franc, mes mots aujourd’hui sont pour un procès contre ceux qui sont responsables. Nous voulons même que Khameini ait un avocat et soit capable de se défendre. Mais nous voulons le mettre, lui et tous les autres dirigeants du régime, devant un tribunal pour les crimes commis ces 30 dernières années. Le mouvement d’aujourd’hui est un mouvement contre les exécutions, la torture, la lapidation, contre l’obtention de confession et la mise en place de Tavabs (espions au sein des prisonniers politiques), contre les prisons et l’existence de prisonniers politiques.

Lorsqu’ils ont exécuté mon père, il n’y avait pas Facebook, Twitter, Youtube et autres réseaux. Il n’y a pas beaucoup de gens qui ont entendu la voix de la génération de mon père. Je fais de petites choses parce que je veux que ma génération et les générations après moi, qui savent beaucoup de choses et ont plus de courage pour parler des exécutions, des viols et de la torture. Je parle essentiellement pour ceux qui connaissent la même situation que moi. Ne laissez pas sans identité ceux que vous aimez et qui ont sacrifié leurs vies. Le temps de l’étouffement, quand nous étions forcés de cacher la raison de la mort de nos parents lors de l’inscription à l’école, est fini. Nous sommes les mêmes jeunes qu’ils ont voulu, jour et nuit, transformer en sentinelles de l’Imam-Zaman. Nous sommes les mêmes enfants qu’ils ont tenté de maintenir silencieux par la répression, en nous empêchant de trouver un emploi ou en faisant de nous des toxicomanes. Mais aujourd’hui, nous sommes devenus les leaders d’un large mouvement contre la torture et les exécutions et nous continuerons notre mouvement jusqu’à la victoire. Je vous souhaite à tous la meilleure chance.

Thursday, August 20, 2009

Nouvelles d’Iran, 20 août!

  • 40ème jour de deuil en mémoire de Sorab Arabi au cimetière Behesht Zahra de Téhéran, 20 août 2009
  • Docteur Dadkhah, avocar torturé

Le docteur Mohammad Ali Dadkhah, qui est détenu depuis le 7 tir (8 juillet) a été violement battu en prison. Cet avocat, qui est aussi membre d’un groupe de défense des droits humains, a été mis sous d’énormes pressions pour le faire avouer que les membres de son groupe était des traitres. Selon une source, Monsieur Dadkhah a été sous pression et torturé pour le faire avouer. Les interrogateurs l’auraient jeter dans les escaliers depuis le troisième étage et battu pendant qu’il tombait. Selon la même source, ils auraient reproduit cette brutale torture à plusieurs reprises. En plus de cela, les officiers de la sécurité ont voulu le faire craquer en arrêtant une fois encore sa fille. Ils l’avaient même informé que sa fille avait été arrêtée. Malihe Dadkhah, la fille de Monsieur Dadkhah, avait été arrêtée avec son père et un grand nombre de ces collègues le mercredi 8 juillet (17 Tir) par des agents en tenue. A part Monsieur Dadkah, tous avaient été libérés la nuit même.
  • Interdiction de Etemade Meli pour avoir tenté de révéler des cas de viols dans les prisons de la république Islamique.
Journalistes Freelance : Une fois de plus, nous condamnons la répression et la censure de la presse en Iran. Le 26 mordad (17 août), le journal Etemade Meli a été interdit par la législation judiciaire à cause de la mise en avant par Mehdi Karroubi (directeur du journal) de la torture et des viols dans les prisons de la République Islamique.
  • Les journalistes freelance ont aussi fait connaître leurs inquiétudes pour d’autres journalistes comme Kaivan Samimi Behbahani et Hengame Shahidi.
Dans la soirée du 16 août (25 mordad), le journal Estemade Meli n’a pas eu l’autorisation de publication et le lendemain la branche 13 du tribunal de Téhéran a envoyé un courrier au ministère interne de la culture et de la guidance islamique pour mettre fin à la publication de Etemade Meli jusqu’à “nouvel ordre” pour “publications de nouvelles contraires à la loi.”
  • Des sites internet font part d’inquiétudes pour la santé de Ahmad Zaid Aabadi et Fizollah Arab Sorkhi en prison.
Selon Doiche Vale Radio : Ces deux personnes sont sous pression et sous la torture à cause de leur présence au tribunal. Il y a aussi des nouvelles indiquant la grève de la faim de Zaid Aabadi. Mahdie Mohammadie, femme de Zaid Aabadi, a pu rendre visite pour la première fois depuis 53 jours à son mari en prison le lundi 17 août (26 Mordad). Mohammadi a déclaré que zaid Aabadi ne se sentait pas bien ces derniers jours, mais pas au point d’être hospitalisé ; il est en grève de la faim depuis 17 jours. Selon elle, Zaid Aabadi a annoncé sa grève de la faim peu après son arrestation et son transfert en cellule d’isolement à la section 17. Cependant, personne n’avait ouvert sa cellule depuis 17 jours.

Maryam Ghods,femme d’Arab Sorkhi, a déclaré : elle n’a aucune nouvelle de son mari. Cela fait 44 jours et elle ne sait pas où il est détenu et n’a aucune nouvelle. Elle a dit : “Quand Monsieur Khodayari a été libéré, je lui ai rendu visite. Il ne savait pas qu’Arab Sorkhi était en prison. Peu après m’avoir vue, il a demandé où était Arab. Je lui ai dit qu’il était en prison avec lui. Il m’a dit qu’il ne le savait pas puisqu’ils étaient en quarantaine de nouvelles et que personne n’avait de nouvelles de personne.” Madame Ghods a dit que malgré ce que souhaite son coeur, elle doit admettre que son mari est blessé. “Je dois reconnaître cette mauvaise nouvelle. Même si en pensée je ne veux pas l’admettre, mais ils ont dû lui faire quelque chose pour qu’ils ne nous laissent pas entendre sa voix ou le voir. Etant sa femme, il est très normal que je sois inquiète pour lui”.
  • Ouvriers de la construction navale menacés en vue de la visite du président à Bandar Abbas
Selon des sources sûres : en vue de la visite du président aux chantiers navals de Bandar Abbas, les ouvriers du chantier ont été menacés d’être licenciés s’ils chantaient n’importe quel slogan politique lors de la visite d’Ahmadinejad.

Selon les nouvelles, jeudi 20 août, Ahmadinejad doit s’envoler pour Bandar Abbas afin d’inaugurer la mise à flot du bâteau “Iran-Arak”. Cependant, contrairement aux autres visites dans cette ville, il n’ira pas de l’aéroport au chantier naval en voiture mais doit prendre un hélicoptère. De même, les ouvriers des compagnies Bahre Gostaresh et Sanaie Fara Sahel ont été menacés. Les ouvriers avaient annoncé qu’ils chanteraient des slogans en présence d’Ahmadinejad pour défendre leurs droits. Selon ces nouvelles, depuis quatre jours, des gardes spéciaux avec du matériel spécialisé et des chiens cherchent à nettoyer la zone.
  • Zhila Bani Yaghoub a été libérée, Mahsa Amr Aabadi et Somaie Tohidloo devaient être bientôt libérées
Zhila Bani Yaghoub, journaliste détenue, a été libérée le 19 août ce qui est le jour de son anniversaire. Les familles de Mahsa Amr Aabadi et Somaie Tohidloo s’occupent de payer la caution pour libérer celles qu’elles aiment.

Il y a aussi des rumeurs à propos de la libération d’hommes prisonniers. Les noms seront publiés une fois que nous aurons confirmation.
  • Arrestation d’une Bahaie à Saari
Le 18 août (27 Mordad), sept fonctionnaires de la sécurité de la ville de Saari ont arrêté Madame Didar Hashemi, 24 ans, à son domicile, et cela en absence de son mari et en lui montrant une ordonnance datée du 12 mordad. Il faut savoir qu’avant de montrer cette ordonnance, les fonctionnaires sont entrés de force dans la maison, et après avoir perquisitionné, ils ont arrêté Madame Hashemi et pris quelques unes de ces affaires personnelles comme des livres et des images religieuses. Un voisin, qui n’est pas bahaï, témoin de la situation, a demandé aux fonctionnaires de la sécurité d’arrêter. Cette réaction du voisin a fait qu’en moins d’une heure, ils ont obtenu un mandat de perquisition pour le domicile du voisin. Madame Hashemi a été transféré dans un lieu de détention inconnu.
  • La 4ème session des procès spectacle repoussée
Le 4ème procès des “personnes responsables des récents troubles de Téhéran” aura lieu le 25 août (3 Shahrivar). La branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a annoncé que le quatrième procès des responsables et planificateurs des récents troubles de Téhéran seront jugé le 3 Shahrivar (25 août) à 8 heures, par la branche 15 du tribunnal révolutionnaire de Téhéran.

Selon ce communiqué, la précédente date du 28 mordad (19 août) a été reportée à cause de la demande de report d’une semaine par les avocats des accusés.

  • Boycott du troisième festival international “Cinéma Haghighat”

Plus de 130 cinéastes iraniens ont annoncé dans un communiqué qu’ils ne participeraient pas au troisième commuiqué du troisième festival international “Cinéma Haghighat”.

Dans ce communiqué, signé par plus de 130 cinéastes iraniens, on peut lire : “Le cinéma d’Iran a réalisé de nombreuses preuves sans prix de la réalité de la société d’Iran et des Iraniens dans l’histoire. Malgré la censure et les difficultés, ce cinéma a été capable de montrer une vraie image de l’époque révolutionnaire, de la guerre et des 20 dernières années. Cependant, les restrictions et l’impossibilité pour des cinéastes de montrer une image vraie et honnête ne sont plus acceptables. Cette situation nous a forcé à réagir par un moyen que nous ne voulions pas, en boycottant le “Cinéma Haghighat”, qui était capable de créer une véritable et positive athmosphère les années précédentes pour le cinéma.”
  • Procès de membres du syndicat des travailleurs d’Haft Tapeh
Des travailleurs du syndicats d’Haft Tapeh sont accusés de propagande contre le régime par des interviews données à des médias étrangers, liens avec des personnes anti-gouvernementales, création de syndicat illégal et incitation des travailleurs à agir contre les autorités. Les travailleurs ont nié les accusations et se défendent. Mohammad Olieefar, avocat des travailleurs, a défendu les travailleurs en présentant la législation sur la création de syndicats et l’enregistrement d’un syndicat de façon légale via le bureau du travail, et a réfuté toutes les accusations. Mohammad Heidari Mehr, Feridoon Nikoofar, Nejat Dehli et Jalil Ahmadi ont été libérés et relaxés, alors que les mêmes accusations sont toujours en vigueur contre Reza Rakhshan et Ali Nejati qui a été licencié il y a peu de temps.
  • Faizollah Arab Sorkhi a été transféré à l’hôpital suite aux coups et tortures subis en prison
Faizollah Arrab Sorkhi,un célèbre membre des Moudjahdines Khalgh, suite à sa résistance contre les actes illégaux des services de sécurité, a été torturé et transféré à l’hôpital au nord-ouest de Téhéran où il reste sous la garde des Sepahe Pasdaran. Selon les nouvelles de Norooz, un membre du personnel de santé de la prison Evin qui veut garder l’anonymat, a donné l’information. Après que Faizollah ait nié les conclusions du tribunal, il a été violemment battu par les officiers et transféré au centre médical d’Evin. Après quelques jours au lit, il a été transféré en cellule d’isolement, mais à cause de l’agravation de ses conditions de santé, il fut retransféré au centre médical puis à l’hôpital Baghiolah qui appartient aux Sepahe Pasdaran.
  • Après deux mois de détention, Peyman Aref est toujours sous la torture
Après plus de 59 jours depuis son arrestation provisoire, Peyman Aref,étudiant privé d’éducation, est actuellement détenu à la section 209 de la prison Evin et en cellule d’isolement où il subit de graves tortures physiques et mentales.

Son avocat, Mohammad Oliaee Fard, rapporte à propos de la situation de son client : “Payman Aref a été arrêté par les agents de sécurité de Gilan et a été enfermé à la prison n°2 de Rasht jusqu’au 30 Khordad (20 juin). Il a ensuite été transféré au centre de détention militaire de Téhéran, et son dossier envoyé à la branche 2 du Tribunal Révolutionnaire.” Il a ajouté : “la seule accusation contre mon client est une interview donnée sur la dixième élection présidentielle et il est actuellement détenu temporairement à la section 209 d’Evin.”

Peyman a pu parler parler par téléphone avec sa famille, pour une durée d’une minute à chaque fois. Il a aussi pu avoir une visite de dix minutes de sa mère en présence de fonctionnaires de la sécurité.
  • Liste de détenus
La liste suivante de 14 détenus, arrêtés en juin, juillet et août, qui sont enfermés dans des centres de détention et de torture.

1. Mohsen Firoozi, 23 ans,étudiant en communication, arrêté le lundib 26 mordad (17 août) à Karim Khan, lieu de détention inconnu.

2. Amir Ali Esfandiari,26 ans, arrêté le lundi 26 mordad (17 août) près du bureau d’Estemade Meli à Karim Khan, lieu de détention inconnu.

3. Keivan Mohammadi, 22 ans,étudiant, arrêté le 14 mordad (5 août) à Baharestan et transféré à la prison Evin.

4. Bahram Aabedini,21 ans, étudiant en agriculture, arrêté le lundi 12 mordad (3 août) à vanak par les agents en uniforme et transféré à la prison Evin.

5. Mohammad Gavahin, 25 ans, étudiant en anglais, arrêté le 8 mordad (30 juillet) à Vanak et transféré à la prison Evin.

6. Faramarz Jalali Kohan Zaad,29 ans, arrêté le 26 tir (17 juillet) place Enghelab, transféré au poste de police 148 puis à la prison Evin.

7. Arash Amini,28 ans, arrêté le 26 Tir (17 juillet) et transféré à Evin.

8. Ali Rezvani, 27ans, diplômé en informatique, arrêté le 26 Tir (17 juillet) à Felestin et transféré à la prison Evin.

9. Hamed Hassanzadeh, 27ans, diplômé en sciences, arrêté le 18 Tir (9 juillet) Place Enghelab, transféré à la prison Evin.

10. Morteza Ghazi Poor,30 ans, diplômé en agriculture et employé, arrêté le 18 Tir (9 juillet) à Amit Abad, battu par la police anti-émeute. Transféré quelques jours à Evin, actuellement dans un lieu de détention inconnu.

11. Farid Fath-Ali, 32ans, diplômé en programmation informatique, arrêté le 18 Tir (9 juillet) Place Enghelab après une attaque contre sa maison, transféré à la prison Evin.

12. Samad Soltani Nezhad, 36ans, auto-employé, arrêté le 18 Tir (9 juillet) à Vali Asr, transféré à Evin.

13. Alireza Davarpanah,24 ans, diplômé en technique, arrêté le 30 Khordad (20 juin) à Yadegare Imam, transféré à Evin.

14. Syed Mohammad Hosaini, 24ans, arrêté le 25 khordad (15 juin) Place Enghelab, transféré au centre de détention Shahpoor puis à la prison Evin

Campagne des femmes contre le viol et la torture dans les prisons de la République Islamique!


Selon les rapports qui ont déjà été publiés depuis les prisons de la République Islamique, des manifestant(e)s récemment arrêté(e)s lors du soulèvement ont été violé(e)s, en particulier à Kahrizak, et les gardiens leur ont fait subir la pire des tortures médiévales. De nombreux prisonnier(e)s, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, sont mort(e)s dans des salles de viol, à cause de viols répétés et de viols collectifs, suite à des ruptures de l’utérus ou à des blessures intestinales.

Actuellement, la République Islamique nie le viol dans ses prisons par peur de faire face à l’opinion publique du peuple d’Iran et des pays occidentaux. La diffusion de nouvelles sur le viol et la torture de récents détenus a provoqué une vague de dégout et de haine contre le régime islamique à travers le monde. Dénoncer et combattre le viol et la torture dans les prisons est une importante tâche du mouvement revendiquant la liberté du peuple iranien dans cette lutte.

Dans le régime de la République Islamique, de nombreuses femmes ont, jusqu’à ce jour, été violées et assassinées dans les prisons, et celles qui ont survécu souffrent maintenant de graves blessures physiques et psychologiques. Zahra Kazemi, Zahra Bani Yaghoub, Azar Al Cana’an ou Roya Toloui font partie de ces femmes. Mais de jeunes garçons et des adolescents ont aussi été violés par le régime islamique d’Iran. Des étudiants qui ont été arrêtés et accusés d’avoir protesté ont été violés en prison, que ce soit par des individus ou qu’ils aient été agressés sexuellement avec des objets comme des bouteilles.

Nous voulons condamner ces crimes. Nous devons éviter ce genre de drames en développant les protestations. Dans une telle situation révolutionnaire, il faut agir pour que les victimes de ces tortures médiévales puissent réclamer leurs droits et dénoncer ces crimes. Nous publions les histoires et affaires de ces terribles crimes et les enverront toutes aux organisations, autorités légales et comités internationaux contre la torture. Nous ne permettront pas que ces crimes soit oubliés comme cela s’est passé en Yougoslavie, au Vietnam, ou Bangladesh ou en Japon auparavant, ni que le fait d’en parler devienne un tabou.

Les revendications immédiates de notre campagne sont les suivantes :

1. Nous voulons la condamnation de la torture et des viols commis par le régime de la République Islamique comme crime contre l’humanité.

2. Nous demandons que les agents et personnes accusés, lors des derniers événements et les trente années d’existence de ce régime, de viols, de torture, de meurtres et de violences dans les prisons de la République Islamique soient jugés.

3. Nous demandons que tous les tortionnaires, interrogateurs et violeurs dans les prisons de la République Islamique soient connus.

4. Nous voulons la liberté pour tous les prisonniers politiques et la fermeture de toutes les prisons et centre de détention publics ou secrets.

5. Nous voulons que toutes les prisonnières et tous les prisonniers violé(e)s et torturé(e)s soient soignés et guéris et nous demandons les meilleures conditions de vie, de bien-être et d’accès aux soins qui existent pour que ces êtres chers aient le meilleur traitement pour guérir des conséquences de la violence physique et psychologiques.

6. Nous voulons la fin des exécutions, des lapidations et l’abolition des peines et punissions contenues dans la constitution de la République Islamique.

7. Nous voulons que le droit de vivre soit reconnu et les personnes soient, mentalement et physiquement, à l’abri de toute forme d’agression.

8. Nous voulons des lois pénales qui considèrent que les crimes comme le viols et l’atteinte à l’esprit et au corps humains, la violence contre les enfants et les femmes et tout être humains comme beaucoup plus graves que les atteintes à l’Etat et à la propriété, dans leurs peines et dans leurs sanctions.

Rejoignez notre campagne. Cette campagne appartient à tous ceux et à toutes celles qui revendiquent la liberté, au delà des frontières et des genres imposés par la discrimination. Aidez-nous à révéler et à dénoncer ces récents crimes. Nous informerons dans une prochaine déclaration publique de manifestations, conférences et d’actions de la campagne en annonçant des dates et des lieux.

15 août 2009 (24 Mordad 1388)

Tel: 004917680027094

Email : Czanan88@googlemail.com

Mina Ahadi, Mersede Qaedi , Mehrnoush Mousavi, Maryam Namazie, Shahnaz Moratab, Farideh Arman , Mahin Alipour, Afsaneh Vahdat, Nazanin Boroumand, Nina Taban, Mahin Darvish Rohani, Maryam Sadeghi, Pouran Azimi, Roya Bahreini, Azar Mousavi, Fariba Karimi, Farideh Karimi, Khanom Karimzadeh . Shahla Khabaz Zadeh, Parvin Mo’azi, Fahimeh Ghotbi, Soheila Kiani, Shamsi Zakeri, Kolsoum Khoshbakht, Zari Asli, Parvin Salimi, Farzaneh Derakhshan, Frnaz Qobadi, Fariba Abolhosseini, Hava Bazr Afkan, Golnaz Shahryari, Sima Aram, Nasrin Abdi , Mitra Kamdin, Sima Bahari, Giti Aqajani, Azadeh Aqajani, Parisa Salimi, Marjan Vaez, Azar Pouy, Roxana Bahreini, Farangis Shadravan,Farzaneh Shadravan , Manijeh Etmami , Andishe Alishahi , Soheila Khosravi, Anita Farzaneh ,Dariush and Hana Afshar, Mehran Mahboubi, Mohammad Mousavi, Fariba Davoudpour, Najibeh Fatehi, Sattar Mohammadi, Sabri Amir Hosseini, Fatemeh Kalvani.

La grève générale du 28 Mordad au Kurdistan!

Hier, 28 Mordad (19 août), en mémoire des 30 ans de l’attaque contre le Kurdistan, de nombreux travailleurs de Sanandaj ne sont pas allés au travail et la grève a touché la cité industrielle, avec des dizaines d’ateliers de mécanique, les services publics, des entreprises et des magasins. Environ cinquante ateliers étaient fermés dès le matin.

Les nouvelles de Sanandaj indiquent qu’une partie de la ville industrielle, Meidan, Nabovat, Khiabane Hajij, Mahaleie Ghafoor, et Sharif Aaba, ont participé à la grève. A Mariwan, malgré toutes les menaces des forces de sécurité et de la police anti-émeute pour intimider la population et l’empêcher de participer à la grève, des magasins étaient fermés et on participé à la grève.

La nuit précédente, à Sanandaj, des jeunes ont allumé un grand feu au sommet de la montagne Abidar en mémoire de ceux qui sont mort dans les combats et la résistance du 28 mordad.




Dans plusieurs villes, le bureau de la sécurité, les forces de police, le bureau du gouverneur et différents organes se sont préparés contre la grève et ont tenté de menacer la population. La veille, le bureau de la police a annoncé aux travailleurs de l’industrie que personne ne devait participer à la grève. Dans le même temps, le comité de la sécurité du Kurdistan, lors d’une réunion à Sanandaj avec les dirigeants de la police et des forces de sécurité, a demandé au gouverneur d’annoncer et de menacer les services publics et les syndicats, et d’écrire qu’aucun magasin ne devait être fermé.

Dans des villes comme Kamyaran, Bookan et Saghez, les forces de police et de sécurité ont cherché à menacer la population. Malgré toutes les tentatives pour empêcher les travailleurs et le peuple de participer à la grève, un grand nombre de travailleurs, de jeunes et de gens ont participé à la grève.

A Sanandaj, malgré les menaces des forces de police et de sécurité, la majorité des magasins et des ateliers ont participé à la grève. Les travailleurs de l’industrie ont cessé de travailler et fermé les ateliers. La majorité des autres magasins et ateliers, rue Islam Aabad et Karaamoozi, les magasins de la rue du 11ème Shahradari Shahrivar, Meidane Nabovat, Khiabane Kamarbandie Abbas Aabad, Ghafoor, Kose Hajij ST, Sharif Aabad,de la ville industrielle et les ateliers de couture se sont joint à la grève à Sanandaj. Une grande partie du Bazar Azsef était fermé de 14 à 17 heures.

Voir des images de Sanandaj en grève

L’atmosphère de la ville était enflamée par les forces de sécurité et de police et leurs menaces contre les propriétaires du marché. Malgré cette forte présence policière et des forces de sécurité, les travailleurs et la population de Sanandaj a fermé les mieux de travail et a participé à la grève.

Répression et violences contre des habitants de Sanandaj

Pendant la grève générale du 28 mordad (19 août), les forces de sécurité et de la police ont agressé des habitants de Sanandaj, en ont battu et en ont arrêté d’autres. Selon les nouvelles des comité de défense des prisonniers politiques et des droits humains, les forces de police ont arrêté plusieurs personnes à Sanandaj. Pendant une poursuite entre les forces de police et de jeunes gens de Sanandaj, un jeune homme du nom d’Hasan Mostafaee a été arrêté et battu à coup de matraque à Shahrake Kurdistan.Les gens témoins de cette brutale agression étaient si en colère qu’ils ont tenté de le sauver et de le libérer des forces de police.




Tuesday, August 18, 2009

Le désir qui ne mourra jamais. Que s’est-il passé pendant l’été sanglant au Kurdistan ?


Photos in pdf file,Download it from here:
http://www.4shared.com/file/125687763/6261ec55/The_desire_which_will_never_die.html


  • Le désir qui ne mourra jamais. Que s’est-il passé pendant l’été sanglant au Kurdistan ?
Ces dernières années et au seuil du trentième anniversaire de l’attaque des forces répressives du régime islamique d’Iran au Kurdistan, des organisations politiques et de nombreux militants, par différentes déclarations et communiqués basés sur leurs modes et systèmes de pensée, ont appelé les gens à réagir. De nombreux groupes nationalistes ont dans leurs communiqués appelés à un deuil général et à deux minutes de silence sur les tombes des martyrs.

J’annonce fièrement mon soutien à l’appel à la grève générale et appelle le peuple à se regrouper en masse pour la liberté et l’égalité des droits. L’unité et le regroupement du peuple du Kurdistan le 28 Mordad (19 août) peut être une importante preuve du rejet de masse du régime de terreur, de torture et d’exécution. En fermant les lieux de travail et les écoles, ou en protestant dans les rues et les allées, par tous les moyens possibles, nous devons montrer notre opposition. Et sur la base des déclarations dans les usines, les universités et dans la société, déclarer que nous ne voulons pas de la République Islamique, quelque soit sa forme ou sa couleur.

Pourtant cette question reste dans l’esprit de la jeune génération qui a été informée et touchée de façon erronée par le ministère de culture et autres propagandes : que s’est-il passé au Kurdistan ? Pourquoi le peuple du Kurdistan lutte-t-il contre le régime ? Pendant toutes ces années, les médias du régime et les partis de droite dans la société ont tenté de montrer l’image du peuple du Kurdistan comme un groupe de sépartistes, anti-République Islamique et de meurtiers. Dans cet article, je vais tenté de donner une image du vrai Kurdistan et de la catastrophe humaine du 28 Mordad (19 août) et ensuite, je continerai mon article sur la base des déclarations et mémoires de mes amis qui y étaient pendant le combat : Mohammad Asengaran, Selam Zaiji, Hosain Moradbaigi, Salah Irandoost et Ebrahim Alizadeh …


Le 28 Mordad (19 août), Khomeini a ordonné d’attaquer le Kurdistan. Cette attaque n’était pas seulement une attaque contre le Kurdistan, mais une attaque contre les réalisations du peuple civilisé durant la révolution de 1357 (1978). L’attaque contre les revendications fondamentales du peuple en 1357 (1978) a commencé depuis le Kurdistan. Après l’effondrement du régime du Shah, le courant islamique mené par Khomeini en 1357 a , en l’absence de partis et d’avant-gardes radicaux, pris le pouvoir et a commencé à réprimer ceux qui s’opposaient au régime. A ce moment, ce nouveau gouvernement, qui avait pris le pouvoir grâce à une situation exceptionnelle, avait besoin de se renforcer.Aussi, le projet d’infliger une défaite aux masses révolutionnaires par une “contre-révolution islamique” était dans l’agenda de Khomeini et des théoriciens du régime.

Ils n’avaient pas d’autres solutions que de tuer et de détruire les forces politiques radicales. Et pour y arriver, il fallait reconstruire les forces de répression comme la SAVAK (une milice comparable aux bassidji à l’époque du Shah), les forces armées, etc. Les sentinelles armées et le ministère de la sécurité ont été construits lors des premières années et cela grâce au travail acharné des “réformistes” d’aujourd’hui comme Moussavi, Ganji, Sazegara et Hajjarian. Et parmi toutes ces forces répressives, et d’autres comme le Bassidj, Komaite, etc., ont été armées et se tenaient prêtes à s’opposer au peuple dans les allées et dans les rues. A cette époque, le cœur de la révolution continuait de battre et le peuple espérait que tout ce qu’il avait subi, tous les combats et les souffrances du temps du régime du Shah étaient terminés. Les gens continuaient à se rassembler dans les allées et les rues et parlaient de leurs revendications, goutaient la liberté, les droits égaux, la fierté, etc. C’est à cette époque que les voyous brutaux du Hezbollah ont eu l’ordre de jeter de l’acide sur les gens pour briser leurs espoirs et leur pouvoir. Cependant, à partir de ce moment, le Kurdistan prenait une autre voie.

Dans toutes les villes du Kurdistan, les forces politiques et parmi elles de célèbres dirigeants comme Sedigh Kamangar, Jafar Shahidi et Fouad Mostafa Soltani(qui tous seront tués plus tard) s’opposaient fortement aux idées politiques des dirigeants islamiques et le faisaient savoir. Dans ce contexte, le Kurdistan était dirigé par deux groupes différents : Komala et les démocrates (NDT : il s’agit du PDKI, Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran, parti nationaliste kurde). Dans le sud du Kurdistan et la capitale Sanandaj, des groupes et conseils de base étaient organisés, comme celui des défenseurs de la liberté et de la révolution, celui des étudiants et des enseignants, etc. A côté du conseil de la ville, des institutions de quartier, différentes organisations et des partis politiques organisaient le peuple et contrôlaient la ville. Dans le nord du Kurdistan cependant, base originelle des démocrates, la puissance était aux mains de ce parti qui avait donné le pouvoir aux anciens, aux mollahs et aux chefs de villages. Dans ces villes, à part pour ceux qui étaient adhérents au PDKI au pouvoir, il n’y avait pas beaucoup d’activités des masses. La situation au Kurdistan, et surout au sud du Kurdistan, n’était peut-être pas très différente de celle d’autres villes d’Iran au début. Mais petit à petit, avec le serrage de vis du gouvernement dans les autres villes, les dirigeants du Kurdistan ont senti le danger.

En plus de cela, les parti de gauche et autres socialistes s’étaient déplacés au Kurdistan depuis tout l’Iran où ils pouvaient continuer leurs activités dans une atmosphère de liberté politique et loin des tensions des forces de sécurité. Cette atmosphère de liberté politique, liée au développement de partis communistes et socialistes, de l’anti-capitalisme et du rejet de la religion, rendait la République Islamique et les partis de droite furieux. De nombreuses publications avait la possibilité d’y être éditées et on trouvait partout les locaux de différents partis. Le peuple s’organisait et décidait lui-même dans différents groupes et partis. Cette atmosphère avait atteint un tel point que les forces politiques du Kurdistan commençaient à chanter “Autonomie”.

Ce slogan ne signifiait pas l’aspiration d’une séparation de l’Iran, mais était utilisé pour chasser les forces de la sécurité et de l’armée du régime, pour que le Kurdistan soit contrôlé par le peuple et permettre l’activité politique dans une atmosphère libre.

Cette situation au Kurdistan rendait la République Islamique si furieuse que les autorités ont décidé d’une énorme réaction pour prendre le contrôle des villes et de la région. Dans ce cadre, la décision de Khomeini fut d’attaquer le Kurdistan, et finalement Banisadr donnait l’ordre suivant aux soldats de la République Islamique : “de retirez pas vos bottes avant la répression totale du Kurdistan”. C’est là que Khomeini ordonna le Djihad contre le peuple du Kurdistan, le 27 Mordad (18 août).

L’attaque du Kurdistan

Le lendemain de l’ordre de Khomeini, le 28 Mordad (19 août), la ville de Pawa dans la province de Kermanshah fut témoin de la première attaque militaire. Les brutes du régime, de différentes couleurs, l’armée, la gendarmerie, le bassidj, Komaite, le Hezbollah, etc…, attaquaient le Kurdistan. Le peuple du Kurdistan était sous le feu de mortiers, de tanks, de mitraillettes et de canons, depuis la terre et le ciel.

Mais le peuple ne s’est pas rendu et courageusement, de façon organisée (par les forces politiques comme Komala et le PDKI, et dans une moindre mesure par des partis comme les Fedayins-minorité, Paikar et Razmadegan) résistait face aux canons, aux chars et aux forces armées de la République Islamique. Partout dans les villes et les villages, les allées et les marchés, il y avait des fusillades où, vieux et jeunes, hommes et femmes, se battaient courageusement contre les forces de Khomeini.

Ces moments sont, pour le peuple du Kurdistan, remplis de fières mémoires des plus courageux enfants du vent et du soleil qui ne seront jamais oubliés. La perte de tant de vies et les agressions sauvages du régime contre les maisons et des gens sans défense ont poussé les forces politiques qui luttaient dans ces villes de prendre la décision de mener le combat hors des villes et des villages, depuis les hautes régions montagneuses, pour que cessent les massacres et éviter de nouvelles pertes humaines. Cette décision fut prise alors que ces groupes pouvaient compter sur des combattants, les persgmargas (”ceux qui meurent avant les autres”).

A ce moment, Khalkhali a reçu l’ordre de Khomeinei d’aller au Kurdistan, et, lors de procès des “tribunaux du désert” de quelques minutes, d’exécuter les jeunes révolutionnaires par groupes, sans même leur donner la possibilité de se défendre. La première exécution a eu lieu dans la ville de Pawa, où deux de nos bons amis, Bahman Ezati et le docteur Rashwand Sardari, qui étaient venus depuis Kermanshah pour aider le peuple, furent arrêtés et exécutés peu après.

Le 28 mordad (19 août), dans la prison Dizel de Kermanshah, onze personnes furent exécutées : Abdullah Noori, Hooshang Azizi, Mahmud Mahmudi, Yadollah Mahmudi, Hosain Shaibani, Hormoz Gorji Baiani, Mozafar Fatahi, Mohammad Ezati, Mohammad Azizi, Azarnoosh Mahdavian et Asghar Behbood.

Le 29 Mordad (20 août), sept autres personnes furent exécutées à Pawa : Haji Afrasiab, Abdulwahab Malak Shahi, Emadodin Naseri, Abdul Karim Karimi, Mohammad Naghshbandi, Aziz Moradm et Morad Zolfaghari.

A Mariwan, neuf personnes : Hosain Mostafa Soltani, Amin Mostafa Soltani, Ahmad Pir Khezri (employé de l’hôpital), Hosain Pir Khezri (enseignant), Faigh Azizi (membre du conseil de Mariwan), Ali Daastan (Pershmarga), Bahman Akhzari (docteur et caméraman), Jalal Nasimi et Ahmad Ghaderzadeh,tous ont été fusillés.

Le 5 Shahrivar 1358 (27 août 1979), 11 personnes, dans un moment historique, furent fusillées à l’aéroport de Sanandaj. Dans ce drame humain se trouvait notre cher ami Ahsan Nahid (étudiant de l’université polytechnique), qui, blessé au pied, a été tué par balles sur sur sa civière.

La liste des onze tués de Sanandaj est la suivante : Hasan Nahid, Shahriar Nahid, Jamil Yakhchali, Naser Salimi, Abdulah Fooladi, Mozafar Niazman, Siroos Manoochehri, Asghar Mobseri, Mozafar Rahimi, Eisa Pirvali, et Atta Zandi.

Khalil Bahrali, journaliste à Ettelaat, écrivait alors : “‘L’ayatollah Khalkhali est arrivé hier à Saqez et, à la brigade de Saqez, a ouvert son tribunal du désert pour enquêter sur l’affaire des personnes arrêtées responsables des troubles à Saqez et de l’attaque de la brigade de Saqez et du bataillon de Sanandaj et Kermanshah. Dans cette audience, il a enquêté sur les crimes de 20 officiers, officiers gradés et civils. Certains officiers n’étaient pas présents à leurs postes lorsque la garnison a été attaquée et sont donc coupables de coopération avec les attaquants”.

La liste des fusillés est la suivante : Ahmad Saeedi, Ghader Bahador, Ghader Khatibi, Mohmmad Pamiri, Naser Haddadi, Rasool Amini, Mohammad Ghafari, Naji Khorshidi, Karim Rezai, tous officiers ; et pour les civils : Anwar Ardalan, Saifollah Faizi, Ali Fkhraie, Abdullah Bahrami, Syed Hasan Ahadi, Mohammad Darvish Nagharei, Karim Shiryani, Aboobakr Samadi,Ahmad Moghdam et Jalil Jamalzadeh.L’exécution a eu lieu à Saqez.

Pendant ces massacres et exécutions par groupes de militants politiques et de révolutionnaires du Kurdistan, le peuple de Mariwan a mené une grande action qui ne sera pas effacée de l’histoire. L’été 1358 (1979), le peuple révolutionnaire de Mariwan, du 30 tir au 13 mordad, a quitté dans l’unité et en masse la ville pour montrer son opposition aux crimes de la République Islamique et s’est installé dans un campement à douze kilomètres. Ce campement est devenu le centre de la résistance politique et révolutionnaire, et a attiré l’attention de toute la population du Kurdistan et d’Iran et même du monde entier.

Pour défendre et soutenir le peuple de Mariwan, de grandes manifestations ont eu lieu à Baanah et à Sanandaj, organisée par la population de ces villes. Chaque jours, des milliers de personnes parcouraient 18 kilomètres en chantant des slogans révolutionnaires et attiraient l’attention du monde entier. La dimension des protestations populaires à Mariwan était telle que mêmes les villes d’Iran les plus éloignées, comme Sistan va Ballochestan, envoyaient leurs messages de soutien. Ce départ de la population de Mariwan fut le point de convergence du peuple du Kurdistan dans son opposition aux politiques répressives de ceux qui soutenaient la République Islamique.

Fowad Mostafa Soltani,un dirigeant et un visage célèbre de Komala et du mouvement au Kurdistan, joua un rôle-clef dans l’organisation du peuple révolutionnaire de Mariwan et de son départ héroïque vers le campement. Il défendait les revendications de la population de Mariwan et l’aidait à porter sa voix vers les autres régions du Kurdistan et d’Iran.

Cette année et en mémoire du départ historique du peuple combattant de Mariwan, nous nous rappelons de tous les combats de la population révolutionnaire de Mariwan et aussi , de Fowad Mostafa Soltani, notre ami mort, parce qu’il avait fièrement écrit une page en or de l’histoire, du mouvement et des revendications du peuple du Kurdistan.

La résistance héroïque du peuple du Kurdistan a causé une défaite majeure à la République Islamique. La perte était si immense qu’après deux mois et quelques jours, ils ont dû retirer leurs forces défaites qui souffraient du manque d’organisation. Cette défaite et ce retrait ont fait que Khomeini a dû envoyer un message de compromis au peuple du Kurdistan. Il était clair pour Komala et les partis de gauche que c’était seulement pour renouveler ses forces et se préparer à l’attaque finale. A ce moment, un “cessez-le-feu” était annoncé et les discussions entre partis ont affecté l’atmosphère politique du Kurdistan.

Un conseil, appelé “conseil représentatif des kurdes”, fut formé pour discuter des questions et des problèmes du peuple du Kurdistan avec les représentants envoyés par le gouvernement. Pendant ces jours-là, les autorités gouvernementales venaient les unes après les autres au Kurdistan pour en prendre le contrôle d’une façon ou d’une autre. Les tentatives de ce comité de perdre du temps et de discuter avec le PDKI étaient allées si loin que le 4 Azar 1358, il annonçait dans un communiqué officiel :

” A l’Imam Khomaini, Leader suprême d’Iran

Alors que certains groupes essayent de forcer à une guerre fratricide le peuple du Kurdistan, l’Imam, dans un message du 26 asaban 1358, nous a invité et nous a donné l’espoir d’une solution au problème du Kurdistan par la discussion. Nous avons accepté son invitation et annoncé un “cessez-le-feu”. Maintenant, c’est aux dirigeants d’Iran de décider.”

C’est exactement à ce moment que le Hezb Toudeh (parti “pro-soviétique”) et les Fedayins (majorité) qui pédalaient en faveur de Khomeini et traitaient le peuple du Kurdistan de “traitres” et de “serviteurs des USA”, annonçaient que pour prendre le contrôle du Kurdistan l’armée de Sepah devait être fortement équipée et armée.

Les Mojahedine Khalgh (Moudjahdines du Peuple), qui croyaient à cette époque à la direction de Khomeini, dans un communiqué du 26 Aaban, se positionnaient avec la République Islamique et contre le peuple du Kurdistan, et dans une lettre à Khomeini du mois d’Isfan 1359, ils écrivaient : “Ayatollah, comme vous le savez, les Moudjahdines n’ont jamais participé à aucun conflit interne, et nous croyons non seulement que la solution militaire n’est pas une réponse juste à une telle situation, mais nous sommes aussi certains qu’elle ne mettra pas fin à cette agitation ou menacera l’unité et l’intégrité de notre patrie. Aussi, sur la base de la déclaration du 26 Abban, vous prenez en compte la situation au Kurdistan. Nous promettons, après avoir offert des droits justes au peuple du Kurdistan et tracé la frontière entre ceux qui sont avec nous et ceux qui sont contre nous, que nous combattrons tous ceux qui tenterons de perturber l’intégrité de la patrie et l’indépendance du pays.”

Dans ce contexte, à part les groupes d’extrême-gauche (Komala, Paykar, Razmandegan et Fedayin-minorité), toutes les autres forces politiques se sont positionnées du côté de la république Islamique ou, comme le PDKI, attendaient d’être impliquées dans le pouvoir. Mais la République Islamique, après le temps de la discussion inutile avec le “conseil représentatif des kurdes”, annonça qu’elle ne reconnaissait pas ce conseil et qu’en conséquence toutes les discussions et tous les accords mutuels étaient abrogés. Les deux camps devaient se préparer à se faire de nouveau face dans l’avenir. Le régime commença rapidement à renforcer les garbisons et les bases militaires dans les zones sous son contrôle et avec l’aide de ses soutiens (Toudeh, Fedayin-majorité et Moudjahdines) se préparait à l’attaque finale.

De l’autre côté, les groupes et partis d’extrême-gauche, sous la direction de Komala, commençaient à informer le peuple et l’appelaient à s’organiser et à se renforcer. Dans ce contexte, le PDKI cherchait toujours la discussion et le compromis avec les autorités et traitait Komala et les organisations qui aidaient Komala de bellicistes et d’agressifs.

Le 12 Farvardin 1359, Banisadr ordonna à toute l’armée et aux forces armées de ne pas retirer leurs bottes avant la fin de la répression totale des groupes “anti-islamiques” et armés du Kurdistan. Suite à cet ordre, Sanandaj fut la première ville attaquée par les forces armées d’Iran. Les troupes de la République Islamique du sud du Kurdistan et de Kermanshah se dirigeaient toutes vers les portes de Sanandaj. La population de Sanandaj, par la grève et en s’asseyant devant les entrées de la ville et à l’aéroport, a stoppé l’entrée des troupes. Ces troupes avaient annoncé au début être simplement en route vers la frontière occidentale de l’Iran et qu’elles ne prévoyaient pas d’attaques contre la ville, mais des groupes informés comme Komala s’opposaient à cette action et déclaraient que le but de cette armée était de réprimer et de tuer la résistance du Kurdistan. Le PDKI, par contre, répétait la déclaration du régime et que ces groupes armés n’attaqueraient pas la ville et ne devaient pas être stoppés. Il a même envoyé certaines de ses forces là où l’armée gouvernementale était basée, et cela a rendu la population tellement en colère que le PDKI a dû rappeler ces forces. Au bout de quelques jours, les forces armées ont commencé un siège de la ville à l’ouest de Samandaj et a affronté Komala et le peuple, alors que les démocrates, chez eux, ne faisaient rien.

La population s’est rassemblée devant le local des démocrates et demandait, s’ils ne voulaient pas aider le peuple sans défense, qu’ils soient désarmés et qu’ils laissent le peuple prendre leurs fusils pour pouvoir combattre contre l’agression. La réaction du peuple a poussé les démocrates à participer avec quelques groupes au combat.

Pendant 24 jours, ce fut une bataille sans interruption à Sanandaj, 1.000 personnes sont mortes et blessées et de très nombreux habitants se retrouvaient sans domicile. 24 jours et nuits où Sanandaj était sous l’attaque des forces armées terrestres et aériennes. Quitter ou entrer dans la ville était très difficile si bien qu’il était impossible d’avoir de l’aide de l’extérieur et des soins médicaux pour les blessés. La situation était telle que les gens ne pouvaient même pas utiliser les tombes pour enterrer le corps de ceux qu’ils aiment et devaient donc les enterrer devant leurs cours, jusqu’à ce qu’au bout de 24 jours, Komala décide de faire sortir ses forces armées de la ville.

Ces 24 journées de combat ont eu lieu sous la direction de Komala et de la résistance du peuple en arme. Le PDKI n’avait joué aucun rôle dans ce combat. Après cette attaque brutale, les forces répressives de la République Islamique prirent la ville.

Après la prise de Sanandaj , les attaques contre les autres villes commencèrent les unes après les autres et après environ un an de batailles et de bains de sang, toutes les villes et plus grandes communes étaient sous le contrôle de la République Islamique.