Thursday, August 27, 2009

Dernières nouvelles...

  • Cinq jours de lutte à l’usine Wagon Pars

Après cinq jours de lutte, les ouvriers de l’usine Wagon Pars (à Arak) ont décidé de reprendre le travail le 25 août (3 shahrivar). Les travailleurs sont entrés en lutte pour exiger le paiement des salaires impayés. Par un sit-in aux portes de l’usine, ils ont empêché les directeurs d’entrer dans l’usine. Les intimidations et menaces de la direction n’ont pas fait céder les travailleurs. Ils ont finalement repris le travail après avoir reçu une petite part de l’argent qui leur est dû.
  • Doit-on s’attendre à une vague de contestation des cols bleus ?

Un rapport sur la situation des travailleurs : textile à Bookan, entreprise plasturgique Dena, Parris, fermes et industrie sucrière d’Haft Tappe, Iralkoo, ect.

Dimanche (16 août), les travailleurs du textile de Bookan ont noté que le propriétaire, après une longue absence, est venu à l’usine avec quelques experts de la Banque Nationale. Apparement, ils faisaient une liste des machines et d’autres propriétés de l’usine dans le but de les expédier ailleurs. Un groupe d’ouvriers, entendant cette nouvelle, est allé immédiatement à l’usine et a dit au propriétaire de ne pas déplacer les machines et que s’ils voulaient sortir des biens de l’usine, ils devraient traverser une ligne d’ouvriers.

A Téhéran, les travailleurs de l’usine plasturgique Dena ont déployé une banderole : “Dirigeants incapables : démission ! démission ! Le licenciement de quatre représentants insulte les 2.000 membres du personnel. Nous, travailleurs de l’usine plasturgique Dena voulons la démission des dirigeants incapables. Les dirigeants incapables doivent être virés.” Les ouvriers se sont rassemblés pour protester. Les travailleurs de cette usine ont déclaré qu’après avoir vu une liste de leurs collègues licenciés pour avoir organisé un comité, ils revendiquent la démission des dirigeants de l’usine.

Après le licenciement de travailleurs de l’entreprise Parris, le tribunal du travail a publié une ordonnance pour que les travailleurs puissent reprendre leur travail. pourtant, malgré la décision du tribunal du travail, le propriétaire n’a pas permis aux travailleurs de reprendre leur travail.

Dimanche matin (16 août), les ouvriers de la ferme et de l’industrie sucrière d’Haft Tappe ont eux aussi protesté pour demander le paiement des retards de salaire.

Selon les informations officielles, le chômage a augmenté de 3% à Téhéran. En un mois et demi, 1646 travailleurs ont perdu leurs emplois.

Les licenciements de 500 travailleurs dans le secteur du bois, de 900 travailleurs des télécommunications de longue distance et de 230 travailleurs de l’hôtel Azadi ont été rapporté par les média officiels en un mois et demi.

Ces quelques derniers mois, il y a eu des nouvelles des protestations croissantes des cols bleus. L’ignorance de la situation actuelle des travailleurs peut faire accroître encore ces protestation. Il ne fait aucun doute que le mouvement des cols bleus est prêt à aller jusqu’au bout. Même les bracelets verts seront remplacés par les cols bleus. Les principales préoccupations de ces mouvements sont la peur de la faim, la possibilité de payer le loyer, l’éducation des enfants et la santé des membres de la famille.

  • Déclaration de familles de prisonniers politiques exécutés dans les années 80

Un groupe de familles de prisonniers politiques exécutés dans les années 1980 a appelé à un grand rassemblement à Kharavan (Téhéran) le vendredi 28 août. Elles ont mis en avant 11 revendications dans leur appel dont le jugement de tous ceux qui sont responsables des massacres de prisonniers politiques dans les années 1980, l’abolition de la peine de mort et la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques.

Organisons une cérémonie en mémoire de ceux qui ont été assassinés depuis 30 ans par le régime islamique au cimetière Khavaran.

Trente-et-un ans sont passés depuis que notre révolution a été volée. Pendant tout ce temps le régime islamique a, sans interruption, réprimé, emprisonné, torturé et exécuté, et il continue de le faire. Ce système de répression anti-révolutionnaire du régime, a, sans différence soit la sensibilité au pouvoir, cette fois bruyamment, simplement continué sa politique anti-révolutionnaire et anti-démocratique en tant que faction pour protéger le régime et réprimer ses opposants.

Mais ses 31 dernières années et deux périodes précises d’assassinats d’opposants et de torture ont montré que ce régime est pire que les précédents en Iran. La première période c’est dans les années 1980, quand, sous prétexte de la guerre, le gouvernement a pu massacrer et élimiter, pendant une attaque de dix années, avec un pic en 1988 avec le massacre de 4.500 prisonniers politiques. Et l’autre, ces deux derniers mois, où après 30 ans et un approfondissement de l’écart entre factions gouvernementales, le peuple a pu apporter ses cris dans les rues et sur les toits et demander la reconquête de sa révolution.

Après 30 ans de gouvernement islamique et malgré la profondeur des disparités entre factions, il a encore fait ce qu’il fait contre ses opposants depuis 30 ans : la répression, la prison, la torture, les viols, les exécutions, la mise en scène de confession, et des procès contre ses opposants… mais cette fois, parce que le régime était plus effrayé, l’application de la brutalité et des tortures médiévales ont été pires que tous les précédents régimes fascistes.

Si les nouvelles des massacres des années 1980, en particulier les assassinats en masse de prisonniers en 1988, ont été moins entendues dans le monde et par les organisation de “défense des droits humains” et que les gouvernements “défendant la démocratie” ont gardé leurs bouches fermées, cette fois, à cause des forts cris du peuple, la cuverture médiatique, la pression de l’opinion public et des forces progressistes dans le monde, il n’y a aucun pouvoir qui peut ignorer les cris du peuple, y compris même ceux de quelques éléments du régime islamique. Mais au-delà de qui soutient ces cris, les modalités de ces cris ne sont pas différents des cris brisés des années 1980 : chacun de ces cris est une revendication de liberté et de justice. Mais, malgré ces cris et les pressions de l’opinion publique, la machine de répression du régime islamique fait la même chose contre ses opposants que dans les années 1980. Ainsi, le régime islamique et sa machine de répression est debout contre nous tous, et nous sommes tous de la même famille. Ns souffrances et nos désirs ne forme qu’un et nous avons hurlé le même cri.

Nous, familles des personnes tuées dans les années 1980, nous avons vécu toutes ces années dans la plus difficile des situation et nous savons que si cette routine continue, ce qui nous est arrivé arrivera aux familles de ceux qui ont récemment été tués.

Ils ont enlevé, torturé et exécuté ceux et celles que nous aimons. Nous ne savions rien de l’heure et de la date des procès et n’avons pas vu les gens qui ont jugé ceux que nous aimons et n’avions pas compris les accusations retenues contre eux. Leurs testaments ne nous ont pas été donnés, ni leurs corps et on nous disait pas où ils étaient enterrés. Après de longs moments de recherches, on nous a dit que ceux que nous aimons ont été enterrés individuellement ou dans des charniers à Khavaran ou dans des cimetières d’autres villes.

Aujourd’hui, les opposants au régime sont tués dans les rues à coups de matraque ou par balles. Ils subissent les tortures les plus brutales et les viols dans les prisons officielles ou non-officielles et, si nous avons de la chance, leurs corps nous sont rendus. Ils nous harcèlent, nous les familles de prisonniers, comme ils le font avec ceux que nous aimons. Nous avons été privés d’études et licenciés de nos lieux de travail et ils ont fermé devant nous toutes les portes vers le progrès et le développement.

Nos familles sont déchirées. Dans l’attente, des membres des familles sont devenus fous ou ont souffert de sérieuses maladies. Certains ont été forcés de quitter leur pays et souffrent de dépression et de pauvreté.

Les rescapés des récents assassinats ne sont autorisés de porter le deuil de ceux qu’ils aiment ou de parler d’eux. Ils ont été menacés et on leur a interdit l’accès au cimetière, tout comme cela avait été imposé aux rescapés des assassinats des années 80.

Ils ferment les tombes, les endroits qu’ils nous avaient eux-mêmes indiqués. Il avait un temps où ils ont fermé les portes du cimetière Khavaran, un autre où sous d’autres pretextes, ils ont labouré la terre et planté des arbres là où devait se trouver les tombes.

Nous aussi avions eu l’interdiction d’organiser les cérémonies de funérailles chez nous. Nous et nos enfants avons été menacés et arrêtés. Ils ont attaqué les cérémonies que nous tenions dans nos foyers et nos familles étaient sous pression pour ne tenir aucune cérémonie chez elles.

Et n’est-ce pas la même chose qui se produit aujourd’hui ? Aussi nous, familles de ceux qui ont été assassinés dans les années 1980, invitons ceux qui cherchent la liberté à se rassembler à Khavaran le vendredi 28 août à 9 heures pour le 21ème anniversaire du massacre des prisonniers et en compassion avec les rescapés de ces meurtres et des meurtres plus récents.

Les revendications de notre rassemblement sont les suivantes :

1. Le jugement de ceux qui ont autrorisé les meurtres des années 1980 et en particulier les exécutions de masse de 1988, et qui continuent d’autoriser la répression systématique, les meurtres, la torture et les viols lors des récents événements.

2. L’annonce des noms de ceux qui ont été enterrés au cimetière Khavaran dans les années 1980 et les noms de ceux qui ont été tués et arrêtés lors des récents événements, de juin 2009 à aujourd’hui.

3. La libération sans condition de tous les prisonniers politiques et idéologique.

4. L’abolition de la peine de mort quelque soit le crime et de la torture en toute circonstance.

5. Fournir l’acte d’accusation de tous les prisonniers politiques et personnes exécutées ces 30 dernières années et mise à jour des raisons de leurs exécutions.

6. Recevoir les testaments des personnes exécutées.

7. Reconnaissance des lieux où ont été enterrés ceux qui ont exécutés ces 30 dernières années par le gouvernement islamique à Téhéran et dans les autres villes et la remise inconditionnelle des corps de ceux qui ont été récemment tués à leur famille avec droit de tenir des cérémonies chez elles ou au cimetière.

8. Permission de mettre des pierres tombales sur les tombes.

9. Jugement des gens qui ont ordonné la destruction de Kharavan et de cimetières dans d’autres villes et le harcèlement des rescapés pendant toutes ces années.

10. Rendre les droits de citoyenneté aux familles et mettre fin à tout type de discrimination sociale, politique, culturelle et économique et à toute limitation de l’application de ces droits.

11. Considérer et maintenir Kharavan et les cimetières similaires dans d’autres villes comme des preuves historiques par les organisations locales et internationales.

Groupe de familles de prisonniers politiques exécutés dans les années 1980, 17 août 2009

  • Nouvelle protestation des familles de prisonniers

Dans son article publié le 26 août, Revolutionary Road indique que les familles de prisonniers se sont à nouveau rassemblées le 25 août devant les locaux du Tribunal Révolutionnaire dès 9 heures du matin et ont dénoncé le pseudo-procès qui s’y tenait.

Les manifestants, qui étaient environ 160, sont restés jusqu’à 10 heures 30 et n’ont pas pu être dispersés malgré les menaces des forces répressives.

  • Rentrée universitaire à Chiraz

L’université de Chiraz fut une des premières à réouvrir ses portes après la fin des vacances d’été. Selon les informations publiées par Sekular, cette rentrée universitaire s’est faite avec d’énormes mesures de sécurité. Des étudiants membres du Bassidj et des forces de sécurité gouvernementales controlaient ainsi, samedi 22 août, toute entrée et sortie du campus.

Malgré ces mesures de sécurité, on rapporte que dans la nuit de dimanche, les cris “mort au dictateur” et “Allah akbar” ont résonné depuis le dortoir de l’université des sciences médicales de Chiraz.

  • Conférence de presse du Comité Internationale Contre les Exécutions

Le Comité International Contre les Exécutions rend public son rapport sur la violence actuelle en Iran (liste de 100 personnes tuées par le gouvernement et situation des prisonniers politiques).

Le Comité International Contre les Exécutions tient une conférence de presse pour lancer son nouveau rapport “100 visages de personnes tuées et des milliers de corps torturés” : la publication d’une liste de cent personnes tuées lors du récent mouvement révolutionnaire et la dénonciation des tortures et des viols de prisonniers politiques par la République Islamique. Le rapport se penche sur nom et les détails sur 100 personnes tuées et donne des informations sur le nombre et le statuts des prisonniers politiques et des prisons de la République Islamique et des rapports documentés sur la torture et les viols de prisonniers politiques par des témoins oculaires sont publiés pour faire les connaître à l’opinion publique mondiale et demander des poursuites et le jugement des coupables de ce massacre islamique devant la Cour Pénale Internationale de La Haye (Pays-Bas).

Quand : 11 heures – 13 heures, vendredi 28 août 2009

Où : BV Perscentrum Nieuwspoort – Adresse : Lange Poten 10 / 2511 CL’s-Gravenhage / Den Haag (La Haye)

Qui :
- Mina Ahadi, responsable du Comité International Contre la Lapidation
- Farshad Hoseini, responsable du Comité International contre les Exécutions
- Freshte Moradi, membre du comité exécutif du Comité contre les Discriminations
- Shiva Mahboobi, membre du Comité exécutif pour la libération des prisonniers politiques
- Farideh Arman, Militante pour les droits des femmes dont le mari a été tué par le régime iranien
- Akram Beyranvand, Ex-prisonnier politique, auteur du livre Yalda (De schrijver van de langste nacht, “L’auteur de la nuit la plus longue)
- Et d’autres victimes

Nous serons disponibles pour des interviews en anglais, en néerlandais et en allemand.

Pout plus d’informations, merci de contacter Farshad Hoseini, au numéro +31-(0)633602627, ou par e-mail: farshadhoseini@yahoo.com

  • Extraits d’un article du Figaro publié le 26 août 2009 :

    Il préfère taire son nom. Pourtant, il veut témoigner, malgré les risques de représailles. «En prison, ils m’ont ligoté les mains et les pieds, ils m’ont battu à mort, puis ils m’ont fait quelque chose qui est un péché même pour les apostats», confie le jeune homme, en allusion au viol subi lors de ses interrogatoires derrière les barreaux de la prison de Kahrizak, au sud de Téhéran.

Publié en début de se­maine par Etemad e Melli, le site Internet de Mehdi Karoubi, candidat malheureux à la présidentielle, le récit détaillé de la descente aux enfers de ce manifestant vient confirmer la violence de la répression postélectorale. Il montre, aussi, la volonté des durs du régime d’étouffer ces diverses affaires de sévices. Pas plus tard que mardi, un membre d’une commission d’en­quête du Parlement a même déclaré «infondé» ce genre de révélations.

Au-delà de la honte d’avoir été violenté, il y a donc, aussi, l’humiliation d’être accusé de mensonge. Une fois libéré, fin juillet, le jeune homme se réfugie, d’abord, dans le silence le plus total. «Il a fallu de longues journées pour que je me remette, que je retrouve confiance en moi, que j’accepte ce qui s’est passé et que je renonce à l’idée de me suicider», confie-t-il au site iranien. Ayant eu vent des efforts déployés par le réformiste Mehdi Karoubi, il finit par aller lui raconter son histoire. La confiance s’instaure entre les deux hommes. La semaine dernière, ils décident de se voir à nouveau dans le bureau de Karoubi. Mais cette fois-ci, leur discussion est vite interrompue par la visite inopinée de deux représentants du pouvoir judiciaire, accompagnés d’un juge.

Tombes anonymes

S’en suit un interrogatoire musclé de trois heures, truffé de questions embarrassantes. «Ils m’ont interrogé sur le degré de pénétration et m’ont demandé si mon agresseur avait joui… J’étais très perturbé», raconte le jeune homme. En route vers le médecin légiste, il ose alors demander : «Qu’ai-je fait pour mériter un tel traitement ?» L’un de ses interrogateurs lui répond : «Quand le guide suprême déclare qu’il n’y a pas de fraude électorale, alors il n’y a pas de fraude électorale !» Une fois arrivé à la clinique, il comprend que l’examen aura lieu sous le regard policier d’un agent de sécurité. Pendant qu’il attend les résultats, ce dernier le traite de «menteur» et l’accuse «d’avoir dé­shonoré» sa famille.

À ce jour, seules quatre personnes ont osé, comme lui, franchir le mur de la peur, en confirmant avoir été violées. Selon diverses ONG locales, les chiffres seraient nettement plus élevés. Sans compter les nombreuses victimes ayant succombé à leurs sévices et dont les familles n’osent pas faire mention, les plaintes formulées étant aussitôt utilisées contre elles et contre l’opposition iranienne. Dernier exemple en date du silence forcé qui s’abat sur l’Iran : le responsable du cimetière Behecht-é Zahra démentant l’enterrement de dizaines de victimes de la violence post-électorale dans des fosses non identifiées. Quelques jours plus tôt, le site d’information réformiste Norooznews avait révélé que plus de 40 corps, d’abord congelés dans une «unité de stockage industriel», avaient été inhumés les 12 et 15 juillet dans des tombes dépourvues d’insignes. Selon un bilan officiel, environ 30 personnes auraient péri dans les émeutes qui ont suivi le scrutin du 12 juin. Mais l’opposition parle d’au moins 69 morts, tandis que certains diplomates oc­cidentaux évoquent jusqu’à 300 victimes.

  • A propos des enterrements anonymes à Beheste Zahra

Suite à la nouvelle d’enterrements anonymes au cimetière Beheste Zahra de Téhéran (voir les nouvelles d’Iran du 21 août), Fahrad Tajari, représentant et membre du comité spécial de la commission de la sécurité nationale au parlement, a nié les faits. Le site Nowruze qui avait publié l’information a répondu en écrivant : “la population de Téhéran peut, à la section 302 de Beheshte Zahra, située dans la zone du nouveau cimetière, voir les tombes anonymes”




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